AMMAFRICA WORLD

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EMISSION CONGO FRANC-PARLER PAR MAC LUSHIMBA SUR ACCORD CADRE!

EMISSION "CONGO;FRANC-PARLER"

DE MAC LUSHIMBA

AVEC COMME SOUS THEME:

AFFAIRE" ACCORD-CADRE"

Il ne pense qu'à parler franchement sur les actualités qui touchent la situation actuelle de la RDC, ainsi que dans la diaspora RD.Congolaise

Certains leaders d'opinions faussent certains données, les hommes politiques faussent aussi certains données pour leurs intérêts personnels, mais notre compatriote Mac Lushimba pense bien faire le contraire, pour lui, la politique est un Art, et la crise actuelle que sévit en RDC, se voit d'être suivi de près et nos analyses doivent aller dans le sens de la verité.

 

ECOUTONS L'INTEGRALITE DE L'EMISSION:

(Veillez nous excuser sur la qualité de son...)

 

Refléxions politiques (ReflexPO)


AMOUR-CONSCIENCE-REPARATION

AMMAFRICA WORLD VISION



09/03/2013
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SPECIALE JOURNEE MONDIALE DE LA FEMME ET TEMOIGNAGES

FÊTE MONDIALE DE LA FEMME DU 08 MARS 2013

ACTION ANNUELLE SUR LE COMBAT DE LA FEMME AFRICAINE POUR RETROUVER SA PLACE EN AFRIQUE!


UNE INJUSTICE COMMISE QUELQUE PART; EST UNE MENACE POUR LE MONDE ENTIER

(Dixit Martin Luther King)     

 

Une conférence-débat organisée par "Ammafrica" pour son combat de la femme en Afrique.

Photo-archive:Carole Heinen

Avec la participation des trois femmes exceptionnelles:

Carole Heinen

Nycette Ponja

Mama Feza

Les femmes convaincu dans leurs coeurs, que les femmes en souffrent énormement, malheureusement ,leurs voix ne sont pas assez entendu.

Elles sont celles qui se battent lorsque le Mari déserte le foyer, se retrouvant avec les enfants sans un revenu sûr, elles se donnent pour ses enfants, vivant des petits commerces pour tenir les deux bouts afin de survivre, mais cela tant bien que mal, elles s'en sortent par miracle. 

Et comme conséquences, certaines se livrent malgré elles, à la "prostitution"; et par moment avec des miettes de billets, ces femmes ne s'en sortent pas de bout du tunnel...

Et la suite, certains enfants sont livrés à eux mêmes, c'est à cela que nous entendons comme en Kinshasa , le "phénomène Shuegues",ou "enfants sorciers",ou "enfants dits sorciers".Sans oublier le risque aussi des maladies véneriennes et contagieuses qui se repandent un peu partout en Afrique, faute des soins appropriés, le taux de vie, se regresse entre 40-45 ans d'âge.

 

Cependant, en déhors de ces souffrances, qui font partie du combat de la femme Africaine, nous avons aussi un cas particulier que nous traversons actuellement, c'est bien le cas des femmes de Kivu!

Oui, nous avons pensé aussi pour la circonstance à ces femmes. Pour bien suivre notre conférence, nous vous demandons de refléchir sur cette pensée de Martin Luther King:

 

"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, mais l'indifférence des hommes Bons"...

 

Pourquoi tant de silence face à une injustice qui se commette quelque part dans le monde?. Les femmes se sont juste exprimées, écoutez-les et que la femme trouve sa place en Afrique!

 

HOMMAGE AUX FEMMES QUI ONT FAIT LEURS HISTOIRES POUR LE CHANGEMENT ENFANTE PAR NYCETTE PONDJA
Photo : A toutes ces femmes qui ont impacté leur génération, et celles qui continuent à impacter. Je pense à maman, mes soeurs, mes tantes, mes cousines, mes amies, etc
je pense à Isabel Martinez de Peron à la tête d'un état en 1974 (Argentine), Vigdís Finnbogadóttir est la première femme au monde à être élue présidente au suffrage universel direct en 1980 (Islande ), Corazon Aquino, première femme élue présidente en Asie en 1986 (Philippines), Ellen Johnson-Sirleaf est la première femme élue au suffrage universel direct à la tête d'un État africain en 2005 (Liberia). Katryn Khulman, joyce meyer, condoleezza rice, Waris Dirie qui a été excisée alors qu’elle avait 3 ans, en Somalie.  Waris est la porte-parole de toutes celles qui ont été excisées et ne cesse d’informer sur les mutilations sexuelles.  Cette horrible tradition est encore pratiquée dans de nombreux pays à travers le monde d'aujourd'hui - à la fois par les musulmans et les chrétiens par. Selon les registres tenus par les Nations Unies, plus de 8000 jeunes filles sont victimes de ce crime odieux tous les jours. grâce à elle L'ONU a annoncé une campagne mondiale en 1997 pour éradiquer la pratique, et un nombre croissant de réfugiés, des femmes et des organisations de défense des droits en Afrique et dans le monde ont appelé à son interdiction.
A toutes ces femmes qui ont impacté leur génération, et celles qui continuent à impacter. Je pense à maman, mes soeurs, mes tantes, mes cousines, mes amies, etc
je pense à Isabel Martinez de Peron à la tête d'un état en 1974 (Argentine), Vigdís Finnbogadóttir est la première femme au monde à être élue présidente au suffrage universel direct en 1980 (Islande ), Corazon Aquino, première femme élue présidente en Asie en 1986 (Philippines), Ellen Johnson-Sirleaf est la première femme élue au suffrage universel direct à la tête d'un État africain en 2005 (Liberia). Katryn Khulman, joyce meyer, condoleezza rice, Waris Dirie qui a été excisée alors qu’elle avait 3 ans, en Somalie. Waris est la porte-parole de toutes celles qui ont été excisées et ne cesse d’informer sur les mutilations sexuelles. Cette horrible tradition est encore pratiquée dans de nombreux pays à travers le monde d'aujourd'hui - à la fois par les musulmans et les chrétiens par. Selon les registres tenus par les Nations Unies, plus de 8000 jeunes filles sont victimes de ce crime odieux tous les jours. grâce à elle L'ONU a annoncé une campagne mondiale en 1997 pour éradiquer la pratique, et un nombre croissant de réfugiés, des femmes et des organisations de défense des droits en Afrique et dans le monde ont appelé à son interdiction.(Nycette Pondja)


La Femme doit retrouver sa place en Afrique et nous demandons la protection des femmes et enfants lors des conflits armés, sans exclure non plus la fin de la Guerre au Kivu!

 

Oui, respectons la femme,considérons-la, aimez-la,car elle est donc la Vie! Quiconque détruit la Vie, fait croisement avec la Mort...Détruire la femme, c'est détruire la Vie, donc, c'est faire croisement avec la mort...

 

La femme apportera toujours plus dans une societé car,elle en est le SOCLE!

 

VIDEO INTEGRALE DE L'EMISSION DU 08 MARS 2013:MOIS DE LA FEMME

 

Amour-Conscience-Réparation

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09/03/2013
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UNE PENSEE POUR LA FEMME EN CE JOUR DU 08 MARS 2013 PAR NYCETTE PONDJA

UNE PENSEE POUR CETTE JOURNEE DE 8 MARS 2013:

A VOUS NOS MERES;NOS FEMMES;NOS SOEURS;NOS AMIES... 

  • A toutes ces femmes qui ont impacté leur génération, et celles qui continuent à impacter. Je pense à maman, mes soeurs, mes tantes, mes cousines, mes amies, etc
je pense à Isabel Martinez de Peron à la tête d'un état en 1974 (Argentine), Vigdís Finnbogadóttir est la première femme au monde à être élue présidente au suffrage universel direct en 1980 (Islande ), Corazon Aquino, première femme élue présidente en Asie en 1986 (Philippines), Ellen Johnson-Sirleaf est la première femme élue au suffrage universel direct à la tête d'un État africain en 2005 (Liberia). Katryn Khulman, joyce meyer, condoleezza rice, Waris Dirie qui a été excisée alors qu’elle avait 3 ans, en Somalie.  Waris est la porte-parole de toutes celles qui ont été excisées et ne cesse d’informer sur les mutilations sexuelles.  Cette horrible tradition est encore pratiquée dans de nombreux pays à travers le monde d'aujourd'hui - à la fois par les musulmans et les chrétiens par. Selon les registres tenus par les Nations Unies, plus de 8000 jeunes filles sont victimes de ce crime odieux tous les jours. grâce à elle L'ONU a annoncé une campagne mondiale en 1997 pour éradiquer la pratique, et un nombre croissant de réfugiés, des femmes et des organisations de défense des droits en Afrique et dans le monde ont appelé à son interdiction.
    A toutes ces femmes qui ont impacté leur génération, et celles qui continuent à impacter.
     Je pense à maman, mes soeurs, mes tantes, mes cousines, mes amies, etc
    je pense à Isabel Martinez de Peron à la tête d'un état en 1974 (Argentine), Vigdís Finnbogadóttir est la première femme au monde à être élue présidente au suffrage universel direct en 1980 (Islande ), Corazon Aquino, première femme élue présidente en Asie en 1986 (Philippines), Ellen Johnson-Sirleaf est la première femme élue au suffrage universel direct à la tête d'un État africain en 2005 (Liberia). 

    Katryn Khulman, joyce meyer, condoleezza rice, Waris Dirie qui a été excisée alors qu’elle avait 3 ans, en Somalie. Waris est la porte-parole de toutes celles qui ont été excisées et ne cesse d’informer sur les mutilations sexuelles. 

    Cette horrible tradition est encore pratiquée dans de nombreux pays à travers le monde d'aujourd'hui - à la fois par les musulmans et les chrétiens par. Selon les registres tenus par les Nations Unies, plus de 8000 jeunes filles sont victimes de ce crime odieux tous les jours. grâce à elle L'ONU a annoncé une campagne mondiale en 1997 pour éradiquer la pratique, et un nombre croissant de réfugiés, des femmes et des organisations de défense des droits en Afrique et dans le monde ont appelé à son interdiction.


    Nycette Pondja
    3J-BEAUTE
    (émission:La Bible,parlons-en)
    Ammafrica world team

08/03/2013
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QUAND L'AFRICAIN INVENTE;LE MONDE S'ETONNE:GENERATEUR ELECTRIQUE AU NIGERIA!

Nigeria : Des collégiennes inventent un générateur électrique qui carbure à l’urine

Duro-Aina Adebola, Akindele Abiola, Faleke Oluwatoyin et Bello Eniola ont toutes les quatre entre 14 et 15 ans et ont inventé un générateur électrique fonctionnant à l'urine.

 

 

Le procédé est simple : l’urine est placée dans une cellule d’électrolyse qui sépare l’urée en azote, eau et hydrogène. L’hydrogène est capté, filtré et capturé dans une bouteille de gaz pour être ensuite envoyé dans le générateur. Selon le Daily Mail qui rapporte l’événement, un litre d’urine à  by Savings Vault" href="http://www.agoravox.tv/#">permis de produire 6 heures d’électricité.

 

Une  by Savings Vault" href="http://www.agoravox.tv/#">application commerciale de ce procédé impliquera un système de sécurité relativement élaboré. En revanche, le carburant est gratuit, abondant et renouvelable…

 

Source : Le Journal du Siècle 

AGORAVOX

 

Quand l'Africain invente, le Monde s'étonne...

Et pourquoi donc cela? Puisqu'elle s'avère être scientifiquement prouvé ,le Berceau de l'humanité de par son continent,donc tout provient de là. Faut dire que les "Nations nègres et cultures" de Keith Anta Diop et de penseur Chinois "Pianke Nubiyang" pour ce qui concerne l'Afrique Antique, ou impériale, Le monde ne peut  qu'être richement instruit!

Avouons que cela ne doit vraiment pas nous étonner mais plutôt nous en convaincre de plus, que l'Africain a aussi des potentialités inépuisables en lui. Ce qui n'est qu'une certitude!

 

"Mama Feza"

Ammafrica world


08/03/2013
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JOURNEE DE LA FEMME;EDUQUONS LES HOMMES!

Journée de la Femme: éduquons les hommes

Journée de la Femme: éduquons les hommes

En cette  by Savings Vault" href="http://oeildafrique.com/journee-de-la-femme-eduquons-les-hommes/#">date commémorative qui rend honneur à la femme et qui aussi interpelle l’homme sur la même circonstance,pour toutes les violences que subissent les femmes dans le Monde et en particulier en Afrique, pour toutes les injustices que les femmes surtout Africaines subissent même pour se faire embaucher.  Je reviens aux souvenirs de certains combats que certaines femmes de par le monde, sorties de l’ordinnaire, ont pu mener une lutte, ô combien si noble pour exiger leur droit d’avoir part à la vie sociale,politique pour une égalité sans restriction!

De ces nombres, je retiens l’illustre memoire de cette femme Grecque Antique, la renommé « lysistrata », qui un jour, se leva pour lancer une grève sexuelle afin de pousser les hommes de signer une sorte de traité de paix et de mettre fin à la guerre, elle récolta un résultat positif!

Parmi elles, encore, je retiens l’illustre memoire des ces femmes Parisiennes qui reclamèrent « liberté,égalité, fraternité », et qui ont pu marcher sur Versailles pour exiger le droit de vote des femmes. Ce combat s’est repandu un peu partout dans le Monde, et de nos jours, nous palpons le résultat positif de ce noble combat!

Dans cette période que traverse un peu partout en Afrique des guerres sans tête ni queue, la femme Africaine est devenue une sorte d’arme des guerres. C’est ainsi femme que je suis, et toutes les autres de par le Monde qui militent pour cette noble cause, de joindre leurs mains, plus actives qu’observatrices mêlées d’une compassion agissante pour exiger aussi la fin de la guerre interminable qui se deroule à  l’Est de la République Démocratique du Congo.

Martin Luther King disait dans son temps:

 » Une injustice commise quelque part, est une menace pour la justice dans le Monde entier« 

Que pourrai-je dire d’autre? Nous interpellons les femmes, pour cette occasion de la fête mondiale de la femme, de se donner un espace des refléxions pour aider nos soeurs qui subissent des pires exactions terribles et humiliantes pour l’être important qu’est donc la Femme!

En digne de leur illustre memoire, de ces femmes combattantes de la liberté, et de la justice pour tous, je lance encore un vibrant appel aux femmes du monde, en particulier celles de la Rép.Dem. du Congo, de suivre l’exemple de « Lysistrata » ainsi que les autres, car le combat n’est loin d’être fini!

La femme restera toujours celle qui apporte beaucoup dans une societé car, elle en est donc le Socle!

Devenons toutes, des « Lysistrata », et condamnons donc la guerre, qui rend la femme une sorte de monnaie de singe, pour ce qu’elle est, et pour ce qu’elle vaut!

Nous interpellons encore l’organisation des Nations Unies, de donner un peu plus de leurs coups de mains à ces femmes de l’Est de la Rep. Dem. du Congo afin de mettre définitevement fin au viol que subissent nos soeurs, enfants, et aussi la guerre des hommes!

Femmes, la victoire est donc certaine, car, déjà l’espoir se pointe à L’horizon, voyons ce que donnera comme resultat la 57ème Session de la commission sur la condition de la femme de L’Onu qui se déroule actuellement à New-York.

 

Mama Feza Finant
Visionnaire-fondatrice

Ammafrica world

 OEIL D'AFRIQUE

 


08/03/2013
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LA CONDITION DE LA FEMME EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

La condition de la femme dans l'Afrique Subsaharienne

 

 

Quelle est la condition des femmes africaines sur le continent noir ? La question est très vaste et ne peut se résumer en quelques lignes ; aussi j’aimerais simplement offrir un bref aperçu révélateur de ce qu’est, à mes yeux, le calvaire de la femme dans la société africaine. Si dans nos sociétés occidentales le combat a été long pour que la femme puisse gagner la place légitime qui est la sienne, si la lutte est loin d’être terminée pour parvenir à la parité, au respect intégral, à la juste reconnaissance des valeurs de chacune, en Afrique, la femme ne détient quasiment aucune valeur, bafouée, trahie, utilisée comme du vulgaire bétail, majoritairement interdite d’instruction, elle survit au sein d’un système aux traditions moyenâgeux dont elle est pourtant le rouage le plus important.

Bien sûr décrire la femme africaine telle une personne entravée, privée de ses libertés fondamentales, martyre dans une Afrique exsangue où règnent la misère et la violence, être sans instruction, c’est renvoyer une image réductrice, même si cette triste réalité existe, car c’est occulter l’existence de cette Afrique positive où les femmes jouent un rôle plus que conséquent ; les femmes africaines sont l’espoir d’un continent qui croule sous les mauvaises nouvelles (guerres, sida, corruption, famines) car partout elles s’engagent pour améliorer le sort des leurs.

Il suffit de se déplacer dans une campagne africaine pour se rendre compte de l’extrême utilité des femmes. Partout, elles occupent une place importante dans l’activité économique car elles couvrent tous les créneaux de l’artisanat et du commerce. Malheureusement, même si elles sont de plus en plus instruites, la part qui leur est faite dans le partage des rétributions est très congrue. Elles supportent le poids d’une tradition qui ne leur reconnaît pas la majorité civique, elles ne possèdent pas la terre, ne disposent pas d’un revenu comptabilisé et, de ce fait, ne peuvent pas bénéficier en leur nom propre d’un prêt ou d’une avance pour développer leur activité. Il y a un fossé entre le rôle économique réel des femmes de l’Afrique subsaharienne et leur pouvoir dans la société. Au prix de multiples efforts certaines ont conquis leur autonomie mais l’immense majorité est toujours victime d’une extrême précarité socio-économique, même si, instruites ou pas, nombreuses sont celles qui font preuve d’une ingéniosité extraordinaire afin de « s’en sortir » dans un monde souvent hostile.

Alors que les femmes africaines sont reconnues pour être le pilier nourricier de la famille, que leur rôle est primordial dans le maintien de la cohésion sociale, qu’elles ont la confiance des ONG et autres organes de développement parce qu’elles sont plus honnêtes que les hommes, leurs droits sont encore entachés d’incertitudes et d’obstacles masculins.

Pourtant, via le « Protocole à la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme », l’Union Africaine possède un outil de qualité apte à positionner la femme africaine au même niveau que les femmes occidentales. En effet, l’égalité entre l’homme et la femme y est fortement souligné, la monogamie encouragée et, sans que le terme soit véritablement écrit, l’excision interdite ; de plus, elle a le droit d’acquérir des biens propres, les biens communs acquis  by Savings Vault" href="http://www.lemondeselonsavannah.fr/pages/reportages/la-condition-de-la-femme-dans-l-afrique-subsaharienne.html#">durant le mariage doivent être partagés équitablement, elle dispose d’un accès à la terre et la veuve a le droit à une part équitable dans l’héritage des biens de son époux.

43 des 53 pays de l’Union Africaine ont signé ce Protocole, 21 l’ont ratifié (ce qui permet sa mise en œuvre). Le Soudan et la Tunisie ne l’ont ni signé ni ratifié.

Ceci relève du droit. La réalité est toute autre car dans cette société subsiste la soumission au système patriarcal qui détermine de manière irrévocable la subordination légale, sociale, politique et morale de la femme à l’homme.

Lors d’un séminaire organisé au Burkina Faso en 2006, les hommes ont tous insisté sur les facteurs traditionnels qui n’autorisent pas les femmes à accéder de manière stable à la terre. En fait, le souci avoué ne résidait qu’en un seul domaine : en devenant plus indépendantes par le foncier, les femmes affaiblissaient la puissance masculine… D’ailleurs des témoignages ont indiqué que beaucoup de dossiers présentés par les femmes n’aboutissent pas et sont sujets à de multiples requêtes financières illégales par les fonctionnaires mâles.

Pourtant il est indéniable que l’accès stable de la femme africaine à la terre voire la propriété est un facteur incontournable à une amélioration de la production alimentaire durable et ainsi à l’autonomie alimentaire d’un pays. En Afrique, les femmes sont des mères courage qui ont le génie économique de la survie. Elles pourraient être l’avenir de l’Afrique si les Etats s’affirmaient véritablement démocrates et leur rendaient justice.

En effet, de toutes parts, des obstacles s’affirment pour freiner leur essor. Tout d’abord il faut être conscient que l’Afrique est gérée par deux sortes de droits : le droit « moderne » (de beaux écrits en faveur de la femme mais rarement appliqués) et le droit coutumier (qui l’enferme dans des traditions ancestral où elle n’a pratiquement aucune valeur). Le second prime, bien évidemment, dans un domaine où leur intervention est essentielle : l’accès à la terre. Forces de travail et génitrices, elles doivent se contenter de mettre en valeur une terre dont elles ne seront jamais propriétaires. Ce qui vaudra à René Philombe, écrivain camerounais, de constater que la femme est vue comme « machine à plaisir et machine agricole ».

Autre difficulté récurrente que rencontrent les femmes africaines, financer leur projet. De la production vivrière à la restauration, en passant par la cueillette, la transformation, l’élevage, l’artisanat et le commerce, les femmes sont le poumon économique de l’Afrique. Pourtant solliciter un emprunt se traduit généralement par une fin de non-recevoir. Tout se passe comme si le système financier formel les rejetait. Plus de la moitié des femmes ayant une activité commerciale ne possède même pas de compte bancaire. Il en résulte qu’elles ne peuvent se développer (surtout en milieu rural) et ne peuvent bénéficier des techniques modernes. Seules les ONG sont un agent capital pour les aider dans une émancipation citoyenne, dans leur vie de femmes, de mères et de travailleuses. Malheureusement dans le contexte actuel de désorganisation sociale qu’est l’Afrique, le frein mis à l’essor des initiatives féminines limite leur impact à une utilité de subsistance.

 

 

Le poids culturel est le plus dangereux des ennemis pour la femme africaine car, de surcroît, il est invisible. Emprisonnée dans un système patriarcal, la femme africaine est sensée représenter la vertu, l’abnégation et peu comprenne qu’elle souhaite s’émanciper, qu’elle ose exiger plus de liberté. Dans les campagnes reculées, elle n’a pas droit à l’instruction, appelée à se marier et étrangère en sursis chez son époux, elle doit accepter sa polygamie et est susceptible d’être répudiée à chaque instant. Elle doit demeurer à sa place, ne pas désirer l’accès aux livres qui ne pourraient que lui bâtir des rêves saugrenus, ne pas faire de vague. Hélas, souvent ces mêmes mères « sacrifiées » reproduisent involontairement un schéma d’éducation défavorable en élevant leurs fils tels des « petits coqs » appelés à régner alors qu’elles inculqueront à leurs filles un enseignement d’êtres dévolus aux tâches subalternes comme le ménage, les courses ou la cuisine. Dès l’enfance les jeunes filles sont accoutumées aux « Tais-toi c’est l’homme qui décide ».

Bien sûr on ne saurait parler des freins à l’épanouissement des Africaines sans évoquer le climat social dans lequel elles évoluent, plus que délétère : mauvaise gouvernance du pouvoir en place, tribalisme, intégrisme religieux… La liste des pays où sévissent des conflits est longue : Burundi, Rwanda, Angola, République démocratique du Congo, Libéria, Sierra Leone, Côte d’Ivoire… Dans tous ces états, actuellement ou dans un passé encore proche, les femmes et les enfants sont les victimes les plus durement touchées. Dans les camps de réfugiés, il n’est pas rare de voir les plus jeunes se prostituer pour un sac de riz. Puis, il y a le calvaire de ces mères à la dérive dont les progénitures ont été enrôlées de force pour servir de chair à canon. Il y a le drame de ces milliers de femmes burkinabés ou guinéennes prises comme boucs émissaires dans une Côte d’Ivoire en plein marasme social. Du jour au lendemain, il leur faut quitter un pays où elles sont installées depuis des années, abandonner une relative stabilité socio-économique pour un avenir hypothétique. Il y a le drame de ces femmes victimes de l’intégrisme religieux, condamnées à être lapidées pour adultère et autres prétextes discutables.

Et quand bien même elles vivent dans des Etats « socialement stables », ce sont d’autres qui décident de leur destinée. Elles triment chaque jour, non point pour voir évoluer leur programme de santé ou leur système d’éducation mais pour rembourser une dette extérieure qui n’en finit jamais. Elles suent sous le soleil et la pluie, elles travaillent dans des conditions difficiles pour, au final, ne jamais être écoutées car leur opinion n’a que trop peu d’importance dans la balance.

Généralement il est considéré que la meilleure sortie pour la jeune fille c’est l’école, qui est partout libératrice. Au Burkina Faso, par exemple, le taux d’alphabétisation des femmes est de moins de 10% alors que celui des hommes est d’environ 30%. Néanmoins, pour suivre ses études, la jeune fille issue des milieux ruraux est obligée de quitter sa famille dès l’âge de 11 ans. Dans la plupart des cas, elle trouvera un hébergement chez un parent ou un « tuteur ». Malheureusement, là où la démarche peut paraître anodine chez nous, la jeune africaine sera régulièrement confrontée à des harcèlements sexuels, des viols ou des « relations forcées » tout le reste de sa scolarité. En effet, le maître, le professeur, le tuteur sont autant de dangers car tous les hommes qui l’entourent ont autorité et pouvoir sur elle. Elle ne dispose d’aucun moyen pour se faire entendre et d’échapper à son tragique sort puisque pour des raisons de pauvreté et de dépendance matérielle, ces violences sont la condition même de sa scolarité. Dans un tel contexte, les responsables ne culpabilisent nullement et les jeunes filles n’ont surtout pas intérêt à entreprendre une quelconque démarche de révolte car elles seront accusées de provocation ou de consentement. Il en découle des études contrariées, des grossesses non désirées, des avortements dangereux et des morts précoces. Même si, aujourd’hui, les jeunes filles s’organisent de plus en plus pour défendre leurs droits en sensibilisant le public, la classe politique et les responsables de l’éducation, elles ne trouvent pas encore assez d’échos pour véritablement faire changer les mœurs.

Au gré de mes « rencontres » africaines j’ai été confrontée à une pratique que je réprouve viscéralement : la polygamie. Pour un esprit tel que le mien où le mariage est, en premier lieu, un engagement du cœur, la consécration d’un amour exclusif nanti d’une multitude de sentiments que 2 êtres éprouvent l’un envers l’autre, la polygamie est inconcevable. Au contraire des comportements occidentaux, cette coutume est largement répandue en Afrique. Posséder deux, trois voire quatre épouses garantit à l’homme la survie et une main-d’œuvre à bon marché. Pour un homme africain, avoir plusieurs femmes est tout ce qu’il y a de plus normal car cela signifie un supplément de virilité et une assurance de descendance. La descendance est la valeur fondamentale des sociétés africaines car la progéniture est considérée comme la principale richesse humaine. Et avoir une nouvelle épouse coûte moins cher qu’une bonne ! Naturellement si la polygamie est largement répandue dans la tradition africaine, la polyandrie, est bien entendu, inconcevable. Pourtant les hommes eux-mêmes sont souvent conscients que leur polygamie engendre des atmosphères irrespirables car des jalousies éclatent entre les diverses femmes et surtout plus violemment entre les enfants nés des différents lits. Pourtant dans les milieux ruraux l’homme profite largement de cette pratique pour exploiter un maximum ses épouses et en profiter pour paresser. Au fil des générations il a su mettre en place une organisation qui fait que les femmes sont quasiment ses esclaves : femmes à l’œuvre de l’aube jusqu’au soir, responsables des repas, de la recherche de bois et d’eau, ensemençant les champs au pic et à la pelle, leur dernier-né noué autour des reins, femmes qui, la nuit venue, doivent encore se garder disponibles pour les avances de leur mari car une Africaine ne se refuse pas à son époux. Les femmes s’épuisent, l’homme se prélasse sur une chaise, sous un parasol, et écoute la radio en sirotant une bière ou font la sieste. Nombreuses sont les femmes africaines qui se révoltent face à tant de paresse car elles sont conscientes que leur mari les épuisent, profitent du produit de leur travail et ne pensent qu’au sexe. Certaines ont osé agir et sont parties. Des témoignages rapportent que ces femmes incitent leur propre fille à étudier et demeurer indépendantes. Pourtant il n’est pas si sûr que l’école change tout car la plupart des hommes professeurs sont eux-mêmes polygames. Et le triste constat d’avouer que désormais on semble passer d’une polygamie de nécessité à une polygamie de loisir, avec des femmes toujours plus jeunes ! Dernier point où la polygamie s’avère une pratique des plus fâcheuses, en dehors des critères moraux : c’est un facteur d’aggravation de la pandémie du SIDA. Des pays comme l’Afrique du Sud où un adulte sur cinq est infecté, les statistiques révèlent qu’un homme sud-africain atteint du VIH contamine en moyenne 3.5 femmes ! Malheureusement dans un continent ravagé par le SIDA, l’extrême pauvreté, l’inaccessibilité aux soins médicaux, gravement carencé en matière d’alphabétisation et d’éducation, la lutte contre la polygamie n’est vraiment pas une priorité pour les autorités.

Depuis plusieurs années, les femmes africaines doivent affronter une situation nouvelle : l’absence de leur mari parti faire fortune sous d’autres cieux. Pendant des mois voire des années elles restent seules au pays avec les enfants, la lourdeur de l’éducation, la belle-famille, le manque d’argent et les exigences de la fidélité. Au début l’époux envoie de l’argent, des bouts de ficelle, à peine de quoi faire survivre la tribu qui est la charge de l’expatrié. Tous les mois l’argent est kidnappé par les membres mâles de la famille, la femme n’a pas son mot à dire, elle subit. La haine s’installe entre la femme et sa belle famille, les enfants souffrent de l’absence d’un père, font l’objet de moqueries. Les nouvelles s’espacent, les envois d’argent aussi. La femme se sent frustrée car elle se trouve dans l’impossibilité même de procréer puisque son mari est au loin. Nombreuses sont celles qui supputent des infidélités, d’autres vies construites là-bas. Elles se sentent abandonnées. Toutefois, au fil du temps, certaines parviennent à réagir et demande le divorce par défaut d’entretien du ménage. La grande majorité, hélas, vivant dans les villages reculés, n’ont pas d’autres options que de prendre un amant afin de retrouver la chaleur et la tendresse d’un homme. Ces relations sont vécues dans le plus grand secret car l’infidélité d’une femme est très mal vue et lorsqu’une grossesse naît de cette liaison dangereuse les futures mères se livrent trop souvent à des avortements ratés ou des infanticides monstrueux destinés à laver ou éviter la honte d’avoir succombé aux plaisirs charnels avec un autre.

Au final, quand bien même l’on souhaite demeurer optimiste quant à l’évolution des mentalités et des mœurs, force est de constater que la condition des femmes en Afrique relève plus du calvaire que d’un épanouissement. Des notions existentielles basiques dans nos sociétés occidentales sont encore totalement inconnues en Afrique subsaharienne. Là où l’homme moderne a su donner une autre dimension à son rôle d’époux et de père chez nous, les Africains demeurent enliser dans des coutumes moyenâgeuses qui bafouent complètement les droits légitimes des femmes. Toutefois loin de nos esprits l’idée de nous apitoyer sur le sort de ces femmes, elles n’ont point besoin de nos larmes ou de nos paroles mielleuses mais de notre AIDE. A chaque fois qu’une organisation sollicite notre collaboration pour soutenir une avancée quelconque de la femme en Afrique, pensez-y et agissez car ce qui peut paraître insignifiant à nos yeux est un pas de géant pour elles !

 

 

SOURCE:LE MONDE SELON SAVANNAH

 


08/03/2013
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EMISSION AFRIQUE TERRE D'AVENIR AVEC CHAA BABA ET CAROLE HEINEN

AFRIQUE TERRE D'AVENIR UNE DES EMISSIONS SELECTIONNEE DANS AMMAFRICA WORLD

L'équipe des refléxions politiques en sigle "REFLEXPO" au sein de notre organisation Association Africaine a pour but de faire des analyses sur la crise politique,sociale,économique de continent africain.

Dirigé par notre compatriote et sécretaire générale d'Ammafrica world Mr. Chaa BABA du TOGO, assisté par quelques invités surprises,ou invités du jour. Une émission qui aura lieu souvent chaque Jeudi ou vendredi soir à partir de "20h30" dans notre espace Audiovisuel www.ammafricaworld.net . Cliquez sur Tv en direct, et encore Tv en direct, vous y êtes.

 

THEME: LA NOTION SUR LA SOLIDARITE

Ce soir à partir de 20h30',heure de Paris,l'émission va encore vous parler sur l'Afrique, mais ce qui est particulier, c'est qu'on parlera du "TOGO" avec comme invité du jour "David-Pierre TAKPARA(African for African)" de Franckfort. Si vous êtes Togolais, cette émission vous est alors destinée, cela n'exclu pas les autres aussi qui ont soif de voir le changement en Afrique, les amis d'Afrique, de pouvoir le suivre.

 

Desirez vous participer?, notre Pseudo Skype est :"ammafricaworld" via SKYPE.(Veillez patienter pour un numero télephonique).

 

Voici ci-dessus la première émission avec la Musique Togolaise et africaine qui vous fera voyager en Afrique:

 

VIDEO PREMIERE EMISSION AFRIQUE TERRE D'AVENIR AVEC CHAA BABA ET CAROLE HEINEN:

  

Photo archive lors de la première journée des refléxions diaspora Africaine Octobre 2012:De gacuhe à droite, Chaa BABA(Secretaire générale Ammafrica), Rachel T ,Carole Heinen,Daniel Kwachi et Mama Feza

A SUIVRE POUR L'AUTRE INTEGRALITE DE L'EMISSION DE CE SOIR.....

 

AMOUR-CONSCIENCE-REPARATION

AMMAFRICA WORLD MEDIA SERVICE


07/03/2013
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LE RETOUR DE L'EMISSION EVEIL DE LA CONSCIENCE DANS FAUX CALCUL ET VIDEO PARLONS SUR LE CONGO!

LE RETOUR DE L'EMISSION EVEIL DE LA CONSCIENCE AVEC COMME SOUS THEME:

FAUX CALCUL!

Passages obligés:

*Jéremie 1:5-19;ESAIE 49:25-26; ESAIE 54:17*


 

Ceux qui ont suivi "Mama Feza" dans son émission éveil de la conscience dans des radios de la diaspora RD.Congolaise ont bien remarqué l'absence remarquée de cette émission! Cela était pour cause des certaines circonstances de la vie et événements survenus pendant les périodes électorales de 2011 en Novembre dernier en RDC!

Ce temps de récul,des refléxions, des méditations et biensûre de l'évolution de la situation que traverse notre "RDC", nous a permis de bien nous situer et aussi pouvoir oublier le passé pour vaquer à nos occupations et vulgariser notre vision de choses au travers la diaspora africaine, Congolaise, afin d'aboutir à un résultat positif.

 

INVITE DU JOUR:

 

"Léon Kabasele",l'Auteur du livre (la Phylosophie chrétienne)

Sujet suggérer:"Le ministère de la femme"!

 

Pour l'occasion du retour de cette émission, ce soir au "micro de Mama Feza",une petite entrétien avec l'enseignant Leon Kabasele de Londres, l'homme a etudié en Israel, et nous dira plus de ces découvertes diverses ou convinctions sur certaines doctrines. Suivez-le ce soir en direct de la radioTv Ammafrica.

 

VIDEO INTEGRALITE DE L'EMISSION EVEIL DE LA CONSCIENCE:FAUX CALCUL!


Desirez vous participer dans nos émissions? dire un mot?, prière de passer la demande sur le nouveau compte SKYPE de la radio au pseudo(ammafricaworld) le tout en un mot, et réagissez en direct!

 

VIDEO:L'intégralité de l'émission "PARLONS SUR LE CONGO"!

 

Amour-conscience-Réparation

Ammafrica world vision


06/03/2013
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TRIBU MONGO EN RDC

Une gestion des terres conflictuelle: du monopole foncier de l'etat à  la gestion locale des Mongo (territoire de Basankusu, Republique Democratique du Congo).


par Ulysse BOURGEOIS 
Université d'Orléans - Maà®trise de géographie 2009
Dans la categorie: Géographie
  
 
 

 Photo:(cgi.ebay.it)

1. Localisation au sein de la RDC.

Les Mongo vivent en grande majorité dans la Province de l'Equateur, mais on trouve aussi des Mongo dans d'autres Provinces de la République Démocratique du Congo comme le Kasai Oriental, le Kasai Occidental, le Bandundu, ainsi qu'au Nord-Kivu. Néamoins, c'est en Equateur que se trouve la grande majorité de la population Mongo. Leur répartition générale est limitée à l'est et à l'ouest par la boucle du fleuve Congo et par le Kasai au sud.

Figure 2.

On constate sur la carte que l'ensemble de la population Mongo tient une place importante au sein de la RDC et surtout dans la Province de l'Equateur. Elle est située dans un vaste espace. Cet espace est forestier et il se trouve intégralement dans la cuvette du Bassin du Congo.

Il n'est pas évident de connaître le nombre d'individus au sein de la population Mongo à l'heure actuelle dans la mesure où les données statistiques sont anciennes et qui plus est, les sources de ces données ne sont pas toujours connus.

Il existe des statistiques anciennes concernant les Mongo. Avant l'arrivée des Européens, la population était nombreuse. Selon Van Der Kerken, la population Mongo était estimée entre 3.000.000 à 6.000.000 d'individus, voire même plus encore selon lui 52(*). Toujours selon cet auteur, la population serait comprise entre 1.500.000 et 2.000.000 habitants pour la décennie 1940. La diminution de la population est imputable à diverses causes dont : les croisades de peuples Arabes à partir du XVIème siècle ; les guerres tribales, et plus récemment  l'esclavage arabe puis européen avec l'exploitation du caoutchouc.

Bongango J. estime avec quelques doutes le chiffre de la population Mongo pour l'année 1984 53(*) : elle serait de 11.124.031 habitants, soit 37,7% de la population zaïroise 54(*). On constate donc que la population Mongo est de taille importante dans le Zaïre de l'époque. La population de l'actuelle RDC, est évaluée à 62.635.723 habitants selon les données statistiques de l'Unesco pour l'année 2007. D'autres sources de l'ONU donnent le chiffre de 66.832.000 habitants en 2009 55(*). Il est très délicat d'affirmer que l'augmentation générale de la population se reflète aussi dans la population Mongo. En effet, les statistiques sont souvent invérifiables, comme le chiffre de la population actuelle Mongo de 400.000 habitants selon des sources peu fiables 56(*). Cet exemple précis rend compte de la difficulté d'évaluer précisément la population Mongo car le dernier recensement national  by Savings Vault" href="http://www.memoireonline.com/12/09/2983/m_Une-gestion-des-terres-conflictuelle-du-monopole-foncier-de-letat--la-gestion-locale-des-Mong4.html#">date de 1984, le reste des statistiques se base sur des estimations en rapport avec l'accroissement démographique.

2. L'arrivée de la population Mongo dans la cuvette du bassin du Congo, et en particulier dans le Territoire de Basankusu.

Le peuplement du bassin du Congo est ancien. Les Mongo seraient originaires du Nord-Est de la RDC, dans la région du Haut-Nil (l'actuel Ouganda) vers les Lac Albert, Edouard et Victoria. Cette hypothèse fut avancée par Van Der Kerken G., et est corroborée par d'autres historiens plus contemporains commeLeysbeth A. (1963), Mikanza N. (1966), Hustaert G. (1972) ou encore Ndaywel è Nziem I., Obenga T. & Salmon 
P.
 (1998).

Il y aurait eu deux grandes migrations. La première se situe entre le XIV et XVIème siècle après J.C.. Ces groupes Mongo sont les Batetela et les Basuku et ils se sont installés non pas dans l'actuelle province de l'Equateur mais dans la Province de Mamiena et du Kasai-Oriental57(*).

La seconde migration, celle qui nous intéresse concerne l'arrivée dans la cuvette du bassin du Congo. Soit un trajet d'Est en Ouest. Cette migration se situerait entre le XVIème et le XVIIIème siècle. Malgré ces hypothèses, il reste de nombreux doutes sur l'histoire de ces migrations, et à ce jour les nombreuses tentatives d'explications scientifiques n'ont pas été concluantes. L'histoire de ces migrations (ou conquêtes) est principalement orale, et les travaux de recherche sur l'histoire des Mongo avant l'arrivée des européens sont inachevés.

Figure 3.

La guerre des chiens et les Mongo de Basankusu :

La tradition orale de l'histoire est très bien connue des Mongo. La grande guerre appelée guerre du chien selon les recherches de Bongango J., mais appelée guerre des chiens lors des recherches concernant ce travail. Du domaine du mythe et de l'histoire orale, cette guerre débuta ainsi :une jeune fille reçut de son défunt père un chien de chasse en héritage. Ce chien permettait à la famille de ne manquer de rien, et principalement de viande de chasse. Vint un jour où le mari tua le chien en l'absence de l'épouse. Le soir, le mari servit la viande préparée à son épouse, et celle-ci mangea le repas. Mais pendant ce repas, l'époux annonça que la viande était celle du chien de son père. L'épouse retourna dans sa famille, et c'est ainsi que commença la guerre qui divisa en deux groupes distincts la population. A partir de ce moment les Mongo se séparèrent des Ngombé, les Mongo Baseka Bongwlanga se sont installés dans la région de Basankusu. Les Ngombé sont actuellement eux aussi répartis dans la cuvette centrale de cette région de la RDC. Mais ils sont moins nombreux que les Mongo. Cette scission aurait eu lieu vers Kisangani, dans la province Orientale 58(*). La migration qui entraîna l'arrivée du peuple Mongo dans la région de Basankusu aurait traversé la rivière Lonkomo. Les descendants actuels datent cette migration au XVI ème siècle. Selon Bongango J. : « La majorité des Baseka Bongwalanga prétendent être originaires de la zone de Befale59(*)».

La guerre des chiens serait à l'origine du peuplement dans le territoire de Basankusu par les Mongo proprement dit, appelé aussi Baseka Mundji. Au sein des Baseka Bongwalanga, on distingue deux groupes : les baseka Bonwgwalanga proprement dit et les Basek'efekele. Cette distinction est principalement faite par rapport aux chefferies. Ainsi, la chefferie de Bongilima (qui va nous intéresser par la suite) est dans le groupe des Basek'efekele.

Figure 4 :

L'organisation des Mongo de Basankusu

source : Bongango J. (2008), Van Der Kerken G. (1944)

 

Mongo de Basankusu, ou Baseka Mondjé ou Baseka Mundji, ou Nsongo

(ancêtre commun : Bosungu'Ombala) 

Baseka Bongwalanga

Basek' efekele

Baseka

Bongwalanga

Basek'ekulu

Groupements (ou chefferies)

Bolima II, Ntomba, Mondjondjo I, Mondjondjo II, Boeke, Ndeke, Lolungu, Boyela, Wala, Waka, Lifumba, Bokenda, Bolima I, Boende

Buya, Euli, Lilangi I et Lilangi II

Lisafa, Bongilima, Ekombe, Buya-Bokakata, Lifumba-Bonamba, Ekoto et Mpombo (ou Bosombe)

3. Une culture très liée à la nature.

La culture des Mongo est très liée à la nature. Cela s'observe à différents niveaux comme la pratique religieuse. Auparavant, les cultes concernaient de manière forte des divinités secondaires (par rapport au Dieu Créateur). Cela concernait des forces dites telluriques (liées à des forces physiques comme la foudre, la pluie), des animaux (avec le totémisme), des mânes, etc. La pratique du totémisme ainsi que le culte des ancêtres (ancestrisme) semble avoir été les principaux cultes des Mongo avant la christianisation de la cuvette centrale de la RDC. Le totémisme peut être définit comme une relation étroite entre une communauté (le clan par exemple) et certains espèces vivantes. Un clan va, par exemple, avoir un totem comme le crocodile. Dans ce cas des interdits existent : on ne chasse pas l'animal, on lui dédit des cultes, des cérémonies. D'une manière générale, cela influence beaucoup le groupe, dans le mesure ou s'instaure une connexion avec le monde naturel. Pour Lévi-Strauss C., les groupes sociaux pratiquant ces relations avec le monde dit « naturel » (animaux, plantes, etc ) ont tissé de tels liens sociaux que la nature devient un guide : « une méthode de pensée ». Le totémisme est également une manière d'organiser la société en étroite relation avec la nature, comme le rappelleDescola P. quand il affirme que « dans un tel mode d'identification, les objets naturels ne constituent donc pas un système de signes autorisant des transpositions catégorielles, mais bien une collection de sujets avec lesquels les hommes tissent jour après jour des rapports sociaux 60(*)».

Ces traits culturels sont autant d'éléments pour tisser également des liens étroits avec la terre. Cela s'observe principalement avec le rôle des ancêtres : « Les terres sont occupées au terme d'une alliance passée par le premier occupant avec les puissances de la terre et les esprits du lieu. (...). Le chef ou le maître de la terre est le garant du respect de l'alliance. Il est généralement le descendant du premier occupant. Il est chargé des des sacrifices nécessaires à l'obtention de l'accord et de la protection des possesseurs mythiques des lieux. C'est de cette médiation qu'il détient son autorité 61(*)».

Voici un exemple pour illustrer le totémisme présent chez les Mongo, et en particulier chez les Baenga, qui sont des Mongo pratiquant essentiellement la pêche, répartis donc le long des ruisseaux, rivières et fleuves du bassin hydrographique du fleuve Congo. Certaines cérémonies importantes de la vie sociale de ces populations sont encore très marquées par le totémisme, et le culte des ancêtres.

Ces cérémonies religieuses peuvent concerner par exemple :

§ La résolution d'un problème lié à la sorcellerie : comme l'« enlèvement » d'un enfant par un crocodile

§ La résolution d'un problème dit « climatique » : comme le manque de poisson

§ La mort d'un notable important du groupe, etc.

Le manque de poisson est expliqué comme un problème avec les puissances naturelles. La cérémonie (Nkembi) a pour but de résoudre ce problème en se référant aux puissances totémiques. Dans ce cas, le notable le plus influent du groupe se rend en pirogue avec un enfant, un chien et une natte. Le lieu de la cérémonie n'est pas choisi au hasard, il peut s'agir d'un marécage, d'un cours d'eau précis. Le chien est offert en sacrifice, puis le notable se rend au port de son village sur une natte 62(*). Le crocodile est selon les dire, situé en-dessous de la natte, pour l'empêcher de couler. Dans ce cas, la cérémonie s'est déroulé comme prévu, c'est-à-dire qu'il y aura prochainement du poisson dans les nasses, et dans les filets des pêcheurs. En effet, l'observation de signes permet de déterminer si le problème va être résolu ou non. Ainsi, si la natte ne coule pas, on va interpréter qu'il n'y aura pas de sécheresse (période de capture du poisson), tandis que si elle coule, le signe est perçu comme négatif : il n'y aura pas de sécheresse, et donc peu de prises de poissons. Il faut ajouter que le crocodile est considéré comme l'animal le plus puissant concernant la pratique de la magie dans cette région.

L'apport du christianisme lié à la présence de missionnaires dans l'actuelle Province de l'Equateur tend à réduire voire combattre ces pratiques qualifiées parfois de sorcellerie, avec tout ce que cela comporte de jugements négatifs.

L'économie illustre également les relations fortes avec la nature. Les Mongo vivant intégralement de la forêt, cette dernière intervient dans toutes les activités, y compris l'agriculture. Ces activités sont, la chasse, la pêche, l'utilisation des ressources ligneuses, mais aussi non-ligneuses (les plantes médicinales ou alimentaires). Les relations avec la nature sont très fortes comme l'illustre les pratiques religieuses anciennes comme le totémisme, mais ces interactions entre les populations et leur milieu évoluent pourtant.

Chapitre 2

Une société complexe et hiérarchisée

Il y a un très grand nombre de tribus, de sous-tribus au sein de l'Ethnie Mongo. Une hiérarchisation à l'intérieur de ces populations permet, en plus de d'informer sur la structure sociale, et également sur l'histoire même des Mongo. Cette hiérarchisation reprend les travaux de Van Der Kerken (1944). Le terme tribu renvoie à des origines communes par rapport à un ancêtre dont sont originaires les membres du groupe. Observer cette organisation permet de mieux comprendre que l'utilisation du terme d'ethnie, pour regrouper ces différentes populations, peut être explicative dans la mesure où les liens de parenté traduisent également une pyramide des origines historiques et sociales.

.

1. Les différenciations au sein de l'Ethnie Mongo.

On distingue deux grands types de Mongo. Les Mongo au sens restreint et les Mongo au sens étendu. Les premiers sont considérés comme les Mongo « véritables », ou bien les « originaux ». Les seconds auraient a priori des liens de parenté peu évidents avec un quelconque ancêtre commun. En revanche, ils ont des similitudes culturelles, ou encore linguistiques. Il n'est pas simple d'affirmer le contraire de ces idées dans la mesure où peu de recherches ont eu lieu sur ce domaine.

Figure 5.

Cette classification de Van Der Kerken fait aussi des différenciations régionales. Les Mongo au sens restreint sont ainsi définis selon des régions. Il y a les Mongo du Nord, ou « Mongo proprement dit ». Ils sont Mundji ou Nsongo, Ntomba, Yamongo, ... Ils se trouveraient dans les territoire de Basankusu, Befale, et Bongandanga. Il y a ensuite les Mongo du centre, et enfin ceux du Sud.

Il convient d'ajouter que les Mongo du Territoire de Basankusu se définissent eux mêmes comme les Mongo. C'est-à-dire que cela va dans le sens des observations et des recherches anciennes.

2. L'organisation sociale.

Chez les Mongo la société est très hiérarchisée, et la succession est de type patrilinéaire 63(*). Cette filiation est marquée par le statut important de l'homme : « La transmission du nom, des biens et des droits s'opère entre père et fils, la résidence étant le plus souvent celle de la famille du mari64(*) ».

Comme nous venons de le voir, les Mongo sont répartis en groupes (appelé « tribu » lors de la période coloniale ). Ensuite, chaque groupe est réparti dans des clans, puis dans des lignées.

Un clan est défini comme un ensemble de personnes ayant des liens de parenté avec un ancêtre commun (extension de la famille nucléaire). Le clan n'est pas figé, et sa structure est sans cesse changeante. Ainsi, les mariages des enfants du clan étendent la taille du clan lui-même. En effet, lors d'un mariage, c'est très souvent la femme qui vient vivre sur les terres du clan (voire du lignage). La société Mongo suit l'organisation segmentaire de type patriarcal : un ancêtre commun est obligatoirement une personne de sexe masculin.

Les lignées peuvent être de deux sortes. On parle de lignée primaire et de lignée secondaire. Cette différenciation est liée à la structure sociale et familiale. Les lignées primaires sont les enfants (masculin) né du père de la lignée, tandis que les lignées secondaires sont composés des petits-enfants du père de la lignée. Le père de la lignée est également appelé patriarche ou chef de lignée. Le chef de lignée est très fréquemment un homme âgé, mais pas obligatoirement, car c'est le descendant direct de l'ancêtre commun (le fils aîné par exemple). Il dispose d'un pouvoir social et juridique au sein du groupe. Cela signifie qu'il a un pouvoir sur les femmes et les enfants du clan. Un patriarche a une responsabilité forte, il est en quelque sorte de garant de l'harmonie et de la sauvegarde de la vie de son groupe (Hustaert G., 1990). Il est politiquement autonome dans cette gestion. Toutes les personnes âgées ne sont pas pour autant toutes des patriarches, et un patriarche peut être le chef d'une section de la lignée, lorsque cette dernière est très ramifiée (lignées secondaires, primaires,...).

L'autorité juridique et politique du groupe est de type oligarchique. C'est-à-dire qu'elle se transmet par hérédité. Cette transmission du pouvoir est la même pour les guérisseurs (nkanga en lomongo), de père en fils, mais, contrairement à la fonction de patriarche où c'est une personne de sexe masculin qui forcément est investi, les guérisseurs peuvent être selon les cas des femmes.

Le rôle de l'homme est très fort dans les sociétés patriarcales. Les fils ont donc une grande importance, mais il y a, là aussi, une hiérarchie. Le fils aîné est le fils le plus importante au sein de la famille et du lignage car c'est lui qui héritera du pouvoir, tandis que les frères du fils aînés sont parfois en retrait. Cette différence entre l'aîné et le cadet ou le puîné, s'observe pour le transmission du pouvoir, mais aussi dans les partages comme le souligne Mune P. : « Qu'ils [les ancêtres] partagent du poisson, de la viande, de la terre, des valeurs ou n'importe quoi, ils font toujours ainsi : ils donnent plus à l'aîné, moins au cadet 65(*)». Cette organisation de la famille est directement liée à l'organisation politique dans la mesure où la société et le droit se confondent.

3. L'organisation politique en zone rurale.

Il existe en RDC une grande variété de types d'organisation selon chaque société. On trouve des sociétés matriarcales dans les Provinces de l'Est du pays par exemple. Différentes échelles interviennent comme le groupement (ou chefferie), le village (ou localité), le clan, et les lignées. Le groupement et le village sont liés à l'administration tandis que les clans et les lignages (des échelles plus locales) sont marqués par des modes de gestions plus traditionnelles.

Figure 6 :

Schéma de l'organisation du territoire

de l'échelle régionale à l'échelon local.

Source : entretiens dans la localité de Boondjé (2009)

et De Saint Moulin L. & Kalombo Tshibanda J.-L. (2005)

A. Les pouvoirs en relation avec l'Etat.

Le groupement est un découpage administratif mais qui conserve dans certains cas des liens très forts avec les pratiques anciennes : la lignée régnante peut diriger une chefferie depuis longtemps (depuis la nomination par les belges du clan régnant). Le groupement est très souvent investi par un clan ayant une filiation avec l'ancêtre commun du groupement. A leur création (au XX ème siècle), les chefferies étaient établies sur des critères d'homogénéité ethnique. Ce n'est plus toujours le cas, comme pour le groupement de Bongilima où le pouvoir a beaucoup changé de clan (3 clans différents depuis l'arrivée des européens). Les mouvements de population devenus de plus en plus fréquents ont modifié cette homogénéité. Les règles concernant la gestion d'une chefferie ont été mises en place lors de la colonisation. Dans la gestion des clans et des lignées, le chef ne peut pas choisir lui-même son héritier. Les chefferies fonctionnent différemment. Le chef du groupement (ou la cheftaine car une femme peut être investie à ce poste, de manière peu courante, mais pas non plus de façon sporadique) transmet parfois le pouvoir par héritage en remettant le titre écrit de chef à une personne de son clan qu'il juge digne de ce poste (par exemple du côté maternel comme un neveu). Une règle existe concernant le clan régnant : le pouvoir ne peut rester plus d'une génération en possession d'une lignée, il est obligatoire que ce ne soit pas la même lignée au sein du clan, qui soit investie de la position de chef. Le clan investi de la chefferie n'est pas toujours bien perçu par les habitants dans la mesure où il peut y avoir des tensions entre l'Etat et les chefs coutumiers.

Le village dispose aussi d'un chef : que l'on nomme le chef de localité. C'est une autorité d'Etat, dont le but est de faire l'intermédiaire entre l'Etat et les chefs de clans. Par exemple, il intervient lors d'une demande de terre. Ce pouvoir est transmis de manière héréditaire au sein de la lignée, et non du clan comme pour les chefferies.

B. Du clan aux familles : une organisation marquée par la structure sociale des Mongo.

Le clan se réfère à une organisation ancienne, mise en place bien avant l'arrivée des européens. Chaque clan dispose de ses terres qui sont ensuite réparties entre les lignées et entre les familles. Cette structure est très importante en zone rurale, voir prépondérante dans le mesure où la gestion des terres ne peut se faire selon l'accord du patriarche. Chaque clan dispose d'une organisation qui lui est propre. Dans ce sens, la chefferie et le chef de localité sont en relations étroites entre l'Etat et les chefs coutumiers. Le clan est le propriétaire des terres, et c'est sûrement l'acteur foncier le plus présent dans les zones rurales de la RDC. Comme il a été précisé précédemment, le clan est en constante évolution, principalement sa structure sociale. Ce phénomène a des conséquences fortes dans la mesure où la segmentation croissante (dans le temps) des lignages au sein du clan tend à réduire de plus en plus son autorité. De même, la mort d'un patriarche est souvent un moment où le clan peut se diviser entre les différents lignages qui le composent.

Le lignage est la structure sociale située en dessous de la hiérarchie du clan. Plusieurs lignées forment donc un clan. Chaque lignage a un chef qui est le représentant de la famille et de l'autorité. Comme pour le clan, la transmission de ce pouvoir est régi par la coutume: l'héritier est celui qui a la plus proche parenté avec les anciens chefs : un fils (ou un neveu lorsque la lignée ne comporte pas de fils). La lignée de l'aîné de la famille dispose d'un pouvoir plus important que les lignées « inférieures » comme pourrait l'être la lignée d'un puîné.

 

Chapitre 3


La répartition des terres chez

les populations Mongo


« Si le père n'a pas abattu une forêt, les enfants n'auront pas une jachère. »

« Celui qui ignore le clan de son grand-père est un esclave. »


* 52 Van Der Kerken G. (1944). L'Ethnie Mongo Volume 1 Livre II. Bruxelles, page 782

* 53 Bongando J. (2008), L'organisation sociale chez les Mongo de Basankusu et sa transformation,

Editions Publibook, 247 p.

* 54 Ces données cités par Bongango se réfèrent à De Saint Moulin L., « Art :Essai d'Histoire de la

Population du Zaïre», Zaïre-Afrique, n°217, septembre 1987, Kinshasa, p. 391-405.

* 55 Source :World Population Prospects :the 2008 Revision Population Database,

Internet : http://esa.un.org/unpp/p2k0data.asp

* 56 Source : http://www.congolite.com/page5.htm

* 57 Selon Bongando J., op cit, pp. 29-30

* 58 Selon les entretiens réalisés chez le patriarche du clan Bafaka ; Lingolo Isa'Isomba (localité de Boondjé,

groupement Bongilima).

* 59 Selon Bongando J., op cit, p. 39

* 60 Descola P. (2005). Par-delà nature et culture. Ed. Gallimard, Paris, p. 178.

* 61 Bridier B. (1991). « La répartition des terres entre unités d'exploitation. Quelques classifications de la

recherche-développement ». In, Le Bris E.., Le Roy E. & Mathieu P. (1991). L'appropriation de la

terre en Afrique Noire. Manuel d'analyse, de décisions et de gestion foncières. Karthala, Paris, p.59

* 62 Le chien est pour les Mongo une des viandes les plus appréciées. Depuis longtemps, il est sacrifié du

fait de sa valeur « culinaire » si on peut dire. Aussi bien pour les Baenga que les Mongo « des terres ».

* 63 Hulstaert BLes droits fonciers Mongo. Centre Aequatoria Bamanya, Mbandaka, p. 8

* 64 Roux J.-P., Etienne J., Bloess F., Noreck J.-P. (2004). Dictionnaire de Sociologie, Patrilinéaire.

Hâtier, Paris, p. 193

* 65 Mune P. (1958). Le groupement de Petit-Ekonda. Bruxelles, p.44.

PEUPLES ET GROUPES ETHNIQUES

   

 

       

 Le Congo-Kinshasa compte plus de 400 ethnies qui sont réparties en plusieurs groupes :

- Les peuples bantous environ 80 % de la population dont les principales ethnies sont les Luba (18 %), les Mongo (17 %), les Kongo (12 %), les Lunda, les Tchokwé, les Tetela, les Hunde, les Nyanga les Tembo les Babembe. Bangala, les Bashi, les Rwandais hutus et tutsis; et les Nande.

- Les Soudanais : Ngbandi, Ngbaka, Mbanja, Moru-Mangbetu et Zande,

- Les Nilotiques :  Alur, Lugbara et Logo.

- Les Chamites : Hima.

- Les Pygmées : Mbuti, Twa, Baka, Babinga.

 

 

MEMOIRE-ONLINE


06/03/2013
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VILLE DE BANDUNDU

Bandundu

Géographie

La Province du Bandundu est située dans la partie sud-ouest du pays et représente près de 300 000 km² de superficie soit 12,6% du territoire national. Elle se place à la quatrième place en ordre de grandeur vis-à- vis des autres provinces du pays. Elle est limitée au nord par la province de l’Equateur, au sud par l’Angola avec lequel elle partage 1 200 kilomètres de frontière, à l’est par la province du Kasaï Occidental et à l’ouest par le Bas-Congo, Kinshasa et le Congo Brazza (345 km de frontière). Le Bandundu compte trois districts : le Kwilu, le Kwango et le Maï Ndombe, et de deux villes principales : Bandundu et Kikwit. Le nord de la province est caractérisé par l’extension de la cuvette centrale, creusée par des vallées boisées, tandis qu’à mesure que l’on se rapproche du sud, à la frontière avec l’Angola, le paysage est dominé par le plateau de Lunda qui culmine à 1 260 mètres d’altitude. Le paysage se présente sous la forme d’alternances entre savanes et forêts, ces dernières constituées surtout de palmeraies, et de plateaux herbeux. Le réseau hydrographique, dominé par la rivière Kasaï est fort développé avec d’autres rivières moins importantes, mais cependant navigables comme la rivière Kwango, la Fimi, la Kwenge ou la Kwilu. La rivière Kasaï qui devient la rivière Kwa après le confluent avec la Fimi, se jette dans le fleuve Congo aux environs de Kwamount. Le lac Maï Ndombe s’étend sur près de 100 kilomètres de long, au-dessus du territoire de Kutu. La principale caractéristique de ce réseau montre que les eaux coulent du sud au nord et se déversent vers l’ouest constituant ainsi les principaux affluents du fleuve Congo. Toutes ces rivières sont aussi importantes les unes que les autres en termes de navigation, de production halieutique, énergétique, minière et autres. Ces rivières ont formé des paysages pittoresques et sont accompagnées, lorsqu’elles rencontrent les vallées, de cascades et de chutes dont les plus célèbres sont les chutes de Nsuka Tembo, (anciennement chutes Guillaume) sur la rivière Kwango. Climat tropical avec deux saisons : de mai à octobre pour la saison sèche, et de novembre à avril pour la saison des pluies.

Au nord-est de la province, les eaux noires du Lac Mai Ndombé sont bordées de splendides plages de fin sable blanc et de forêts majestueuses, mais ses ressources en poissons sont en très forte diminution. Appuyés par le WWF et la coopération belge au développement, les pêcheurs du lac mettent en place collectivement une gestion durable de ces ressources. Un lieu magique qui est plein de potentialités pour un développement durable et tourisme responsable! Pour plus d’informations, visitez www.wwf.be.

Histoire

La province de Bandundu est issue du démembrement territorial de la province de Léopoldville ainsi que de la fusion des “provincettes” de Kwango, de Kwilu et du lac Maï Ndombe (anciennement lac Léopold II), la province du Bandundu a été instituée en avril 1966. Lors de la fusion, les trois provincettes qui étaient par ailleurs issues de la Constitution de Luluabourg de 1964, devinrent des districts. En 1990 le district du lac Maï Ndombe fut scindé en deux, donnant ainsi naissance au district des plateaux. La province de Bandundu compte désormais quatre districts et 18 territoires. Outre la ville de Bandundu qui est le chef-lieu, la province compte la ville de Kikwit qui reste le lieu économique et culturel majeur de la province. Ces deux villes sont distantes de 400 kilomètres l’une de l’autre. On peut accéder de l’une à l’autre également par air (Kin Avia) mais aussi par voies navigables ; le Bandundu jouissant d’un important réseau de rivières et étant d’ailleurs le deuxième en importance du bassin hydrographique du Congo après l’Equateur.

Economie

Le Bandundu ne possédant pas de richesse minière, l’économie de la province repose principalement sur l’agriculture et principalement les cultures vivrières (manioc, arachides, maïs, riz, banane plantin, patate douce) et industrielles (palmier à huile, canne à sucre, café, cacao, tabac). La pisciculture se développe doucement. La pêche dans le lac Maï Ndombe et dans les rivières Lukeni, Fimi, Lokoro, Kasaï, Kwango représente un secteur à gros potentiel de développement si des investissements ad hoc pouvaient y être réalisés. La faible production halieutique du Bandundu la met en troisième position avec 220 000 tonnes de poissons pêchés artisanalement. L’élevage existe comme partout mais de manière relativement marginale (chèvres, moutons, porcs), à l’exception de quelques grands troupeaux dans le Sud qui font du Bandundu la troisième productrice de viande du pays. Le potentiel agricole de la province dépend de la nature de ses sols dont la fertilité varie de moyen à médiocre, mais surtout de la politique agricole qui se met en place. Les meilleures terres pour l’agriculture se rencontrent dans le nord de la province, particulièrement dans le territoire de Kutu et dans le rayon de Mushie (une trentaine de kilomètres de Bandundu-ville). A l’exception des plateaux de Kalahari (sols de Feshi, Gungu) qui offrent beaucoup de possibilités pour l’élevage, les cultures traditionnelles se pratiquent et se développent partout à travers la province. Avec le Bas-Congo, la province du Bandundu est d’une importance capitale dans l’acheminement des produits agricoles pour alimenter la capitale Kinshasa. Les voies d’accès sont le fleuve et la route dont l’entretien est stratégique. Le Bandundu est la première province productrice de manioc (21,75%) et d’arachides (25%). Deuxième productrice de maïs. Les autres cultures sont le riz, le haricot, la courge, la pomme de terre, l’orange, l’hévéa, le café, le cacao… Du pétrole a été découvert récemment dans le lac Maï Ndombe, ce qui serait une bonne et une mauvaise nouvelle ; financièrement cette ressource peut apporter de la richesse a la province, mais avec quel impact sur l’environnement ? Les voies routières sont parmi les plus denses du pays (62% du réseau national) mais avec un niveau d’entretien tres inégal. La route Kinshasa- Kikwit a été entièrement refaite fin 2009 ce qui permet de faire les 535 kilomètres en six heures maximum. Et la route Bandundu-Kikwit (350 kilomètres) qui restait cauchemardesque a été refaite entièrement par l’UE fin 2010. Cela permet de circuler facilement toute l’année. Mais les voies navigables (6 655 kilomètres au total) restent une excellente alternative pour circuler dans la province et évacuer les productions agricoles vers Kinshasa. Quelques ports et débarcadères devraient être réhabilités, de même qu’une politique de dragage et de balisage est à établir d’urgence afin d’éviter les ensablements de plus en plus courants. Située dans le district de Maï Ndombe, la forêt du Bandundu contient des essences de grande valeur économique telle que le wenge, l’ifaki, le bokungi, le kambale et le tole qui sont exploités a Kutu, au lac Maidombe et à Inongo au nord-est et a Oshwe au sud-est. Le Bandundu dispose de deux aéroports à Bandundu et Kikwit, et de quelques pistes d’atterrissage.

Population&langues

La population du Bandundu est répartie en quelques 52 tribus regroupées en cinq principaux groupes dont : – Les Yaka, les Suku, les Tshokwe et les Lunda au sud de la province, dans le Kwango sont originaires du Katanga et de l’Angola ; – Les Mbala, les Yanzi, les Bunda et les Pende au centre, dans le Kwilu ; – Le groupe Tio ou Teke dont le Sakata dans le territoire de Kutu et les Boma, Ngenge, Fununka dans les plateaux ; – Les Ana mongos (Bolia, Sengele, Nkundo, dans le Maï Ndombe,…); – Les Pygmées dans le nord de Maï Ndombe. Hormis les Pygmées qui constituent une race à part, les quatre autres races sont de souche bantoue ; Ces populations sont partagées entre les systèmes patrilinéaires et matrilinéaires. Pour simplifier la répartition, on pourra dire que le système patrilinéaire est représenté au nord (ana mongo) et au sud (lunda, yaka). Le centre (sud Maï Ndombe, les plateaux, tout le Kwilu, le nord du Kwango) sont matrilinéaires. Le système matrilinéaire désigne les neveux utérins comme héritiers, et l’oncle utérin comme le véritable chef de famille. Ce système peut poser des problèmes dans un monde qui évolue vers la propriété privée et l’investissement sur les enfants du couple.

Pointsd’intérêt

Chutes Tembo (anciennement Guillaume)

Elles sont situées à proximité de la frontière angolaise et sont considérées comme parmi les plus belles d’Afrique. Elles tombent d’une trentaine de mètres dans un profond et étroit ravin, aux parois verticales couvertes d’une luxuriante végétation (mousse et plantes grimpantes principalement). On trouve de nombreuses chutes dans la région mais moins spectaculaires, les chutes Francois-Joseph, les chutes Lippens, les chutes Rutten et les chutes de l’Inzia entre autres. A mi-chemin entre Popobaka et Kikwit en passant par Kimbau on trouve de belles chutes aux confins du village de Tona. La masse d’eau large de 25 mètres tombe verticalement en une seule chute d’une hauteur d’une trentaine de mètres. Immédiatement en aval, l’eau se jette dans un défilé de cascades.

ChutesdeKakobola

Situées à environ 35 kilomètres de Gungu par une bonne piste en sable accessible toute l’année, les chutes de Kakobola sur la rivière Lufuku laisseront les visiteurs sous le charme. Larges d’une cinquantaine de mètres, hautes de 15 à 20 mètres. Un petit village agricole et très hospitalier à proximité des chutes permet après rencontre avec le chef de village, de planter sa tente, voire d’être accueilli sous hutte. La région est entièrement couverte de savanes herbeuses avec un sol sablonneux. La construction d’une centrale hydroélectrique avait été démarrée avec des Canadiens mais totalement abandonnée aujourd’hui. Le projet serait à l’étude pour redémarrer un jour…

LacMaïNdombe

Anciennement lac Léopold II, le lac Maï-Ndombe qui se trouve dans le nord de la province, est accessible par voie fluviale jusqu’à son port principal Inongo. A partir de Selenge on peut atteindre par route Nioki, Mushie ainsi que tous les ports de l’Onatra sur le fleuve Congo. Le lac Maï Ndombe est un lac résiduel de 2 315 km². Il est de faible profondeur et la couleur assez sombre de ses eaux, cependant très pures, provient des alluvions qui ont été charriées par les cours qui descendent des profondes forêts du nord de la province et de la province de Équateur. De fortes tempêtes et de puissantes vagues ne sont pas rares sur ce lac par ailleurs assez poissonneux. Quelques tribus vivent au bord du fleuve en symbiose avec les Pygmées exhibant lors des fêtes traditionnelles de magnifiques parures en raphia avec des coiffures en plumes d’oiseaux.

C’est au-delà de la rivière Kasaï et de la Mfimi, dans un paysage composé de savanes arborées alternant avec la forêt tropicale, que vivent les bonobos. C’est là aussi, à deux heures d’avion de Kinshasa, que le WWF a installé sa base scientifique où un programme d’écotourisme est en cours de réalisation : avec les communautés et les ONG locales, les touristes pourront bientôt observer les bonobos dans leur milieu naturel. Pour plus d’informations, visitez www.wwf.be.

NIOKI

Petite ville d’une cinquantaine de milliers d’habitants dans le district de Maï Ndombe, territoire de Kutu. La seule route est la piste en terre de l’aérodrome qui est une voie bien pratique pour les cyclistes et piétons. Nioki est le siège de la Sodefor (ex Forescom) dont l’activité principale est l’exploitation forestière. Possibilité de logement à la paroisse Saint- Michel (construite en 1946). Quatre prêtres y vivent encore. 12$ la nuit et quelques chambres au confort rudimentaire mais parfaitement propres.

BANDUNDUVILLE

Capitale administrative de la province depuis 1968 avec une superficie de 222 km² et environ 180 000 habitants, Bandundu comprend trois communes qui sont Basoko, Disasi et Mayoyo. Cette ville était au lendemain de l’Indépendance un gros village de pêcheurs de 15 000 habitants, abandonné par l’administration coloniale à cause de la mouche tsé-tsé qui infestait la région. Ce n’est qu’en 1971 qu’elle devient chef-lieu de province et connaît une croissance spectaculaire. La ville est quadrillée par un noeud de cours d’eau et confluents. Les principales rivières, Kwango, Inzia et Kwilu se rejoignent et se jettent un peu plus loin dans la rivière Kasaï. L’eau est un élément essentiel dans la vie quotidienne des habitants. Outre les accès par bateaux et pirogues et la pêche, cette configuration présente l’avantage d’éviter les constructions anarchiques si courantes dans d’autres villes de RDC. De plus, le fait que la ville soit reliée directement avec le barrage d’Inga, garantit aux habitants l’électricité en permanence. Riche en produits agricoles et halieutiques, Bandundu alimente la capitale. Avec le développement de la capitale et de ses besoins, Bandundu s’est agrandie pour devenir un noeud de transbordement de marchandises vers Kinshasa. Son petit port de pêche, Salamita, est connu pour son animation continue. Les routes sont en bon état (il y a encore assez peu de voitures à Bandundu), la ville est calme et les paysages en bord de rivières sont splendides. Une destination idéale pour quelques jours de farniente.

AubergeMamanEbengo

Avenue Lumumba – - 00243818594747

5 chambres entre 50$ et 80$.

Récent (2008) donc en parfait état et offrant tout le confort, avec eau courante, électricité, frigo, sanitaires… Pas de restaurant mais possibilité de se restaurer facilement en ville.

Hôtel Bondo

avenue Kasaï -

Complètement réhabilité et réaménagé, les lieux pourraient être superbes. 17 chambres non climatisées (20$) et trois avec la clim (40$). Quatre appartements (50$). Hôtel vieillot, avec mobilier largement rôdé et serrures fatiguées. Propreté moyenne.

Bar Barby food

Centre ville – avenue de la Mission -

Fermé dimanche.

La pétulante Gaby tient cette enseigne qui se décline en bar-restaurant de plein air, doublé d’une épicerie admirablement bien fournie. On trouve tout chez Gaby et en plus c’est un peu le point de ralliement pour la papote quotidienne de la ville.

 

CONGO-TOURISME.COM

 
 
 

06/03/2013
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TRIBU TOPOKE EN RDC

Topoke

Photo sur (arts-primitifs.com)

Les Topoke (prononcer Topoké) sont un groupe ethnique faisant partie des Ana-Mongo.

Ils habitent le territoire d'Isangidistrict de la Tshopoprovince OrientaleRépublique démocratique du Congo en Afrique centrale.


Les Topoke occupent un vaste espace qui s'étend de part et d'autre de l'affluent 
Lomami. Sur la rive gauche, ils se rencontrent entre 1° latitude Nord et 0°10' latitude Sud tandis que sur la rive droite, les Topoke occupent l'angle formé par l'affluent Lomami et le fleuve Congo entre 23°40' longitude Ouest et 24°10' longitude Est. Les limites du territoire des Topoke ont été fixées à l'époque coloniale par l'ordonnance n° 97/Aimo du 16 décembre 1929 modifiant l'ordonnance n° 12/Aimo du 25 janvier 1925.

Localisation

Mis dans l'impossibilité de pénétrer à l'intérieur de la forêt sauvage, le colonisateur s'est contenté des limites naturelles formées des cours d'eau. Ainsi, les Topoke habitent l'espace limité à l'Est par l'affluent Lomami, à l'Ouest par les rivières Loleka, Liolo et Lokankaie, au Nord par le fleuve Congo et au Sud par les rivières Loyo et Lohale.

Avec l'évolution et la fin de la colonisation, ces limites régionales sont actuellement dépassées notamment au Sud par l'insertion du territoire des Bolomboki jadis annexé à Stanleyville et au Nord-Ouest par la reprise totale du territoire des Lokombe.

Les sept Collectivités Topoke dans le territoire d'Isangi:

  1. la Collectivité Bambelota, 43395 habitants sur 1688 km²; de chef actuel M.Dominique Lisumbu Balubela.
  2. la Collectivité Baluolambila; 18390 habitants sur 2357 km²
  3. la Collectivité Bolomboki; 22024 habitants sur 1426 km²
  4. la Collectivité Kombe; 29365 habitants sur 898 km²
  5. la Collectivité Liutua; 35994 habitants sur 701 km²
  6. la Collectivité Lokombe; 13600 habitants sur 246 km²
  7. la Collectivité Luete; 33669 habitants sur 1484 km²

Il est également signalé :

  • quelques villages topoke du groupe « Likolo » le long du fleuve Congo à la hauteur de Yanonge dans la Collectivité Secteur des Yalikandja-Yanonge. Ces villages seraient formés par les victimes de la pénétration des arabisés à l'intérieur de l'espace topoke ;
  • le village Yangole en plein territoire des Turumbu sur la rive droite du fleuve, résultat de l'ancien mode d'aménagement du territoire ;
  • deux villages à l'intérieur de la Bondombe en plein territoire des Mongo à la suite des affrontements entre les Topoke et les agents de l'EIC vers 1905.

Les peuples voisins des Topoke :

  • à l'est : les Foma et les Mboso
  • à l'ouest : les Bangando à Yahuma
  • au nord : les Lokele à Isangi et les Basoko à Basoko
  • au sud : Les Bambole à Opala

Bibliographie

  • (fr) Sombo Bolene Walle, L'histoire politique des Topoké à Kisangani (Haut-Zaïre) des origines à 1964, Centre d'étude et de documentation africaines, 1981, 118 p.
Arts-primitifs.com
Wikipedia

06/03/2013
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LE PRESIDENT VENEZUELIEN HUGO CHAVEZ NOUS QUITTE!

LA MORT L'EMPORTE.... 

Le président vénézuélien vient d'être emporté par son cancer. Retour sur la vie mouvementée d'un chef d'État devenu une légende pour son peuple.

Le Point.fr - Publié le 05/03/2013 à 23:01

Photo d'illustration.Photo d'illustration. © Leo Ramirez / AFP

Par SIMON PELLET-RECHT

Depuis quelques jours, l'issue ne faisait guère de doute. En dépit de communiqués "officiels" rassurants, le Venezuela s'était préparé à la mort de son héros. Les allers et retours de Hugo Chávez entre Caracas et La Havane ne trompaient plus personne. L'état de santé du Comandante était désespéré. Fin février, on apprenait que "son insuffisance respiratoire n'évoluait pas favorablement". Le 1er mars, le vice-président Nicolás Maduro estimait : "Notre président lutte pour sa vie." La semaine dernière, des rumeurs affirmaient qu'il était cliniquement mort. Qu'à cela ne tienne, les Vénézuéliens sont sous le choc. "Un mythe est mort", explique les larmes aux yeux Johan Novoa, un jeune commerçant coiffé d'une casquette Fidel Castro-Che Guevara-Hugo Chávez, tout en priant pour "rendre l'amour [qu'il a] reçu".

"Chávez coeur du peuple"

Il existait, et il existera sûrement encore longtemps, une connexion passionnelle entre Hugo Chávez et des millions de Vénézuéliens. Intitulé "Chávez, coeur du peuple", le dernier slogan de campagne du leader latino a tapé dans le mille. "C'est le premier président à s'être réellement préoccupé des pauvres", commente le journaliste révolutionnaire Miguel Ángel Pérez Pirela en évoquant les programmes sociaux impulsés par Chávez pendant ses 14 ans de pouvoir, qui ont permis de réduire drastiquement la pauvreté. 

 

Carlos Vargas, militant du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), avance avec nostalgie une autre explication : "Chávez était un homme du peuple, il le connaissait et savait lui parler." Lui-même avait pris l'habitude d'affirmer : "Chávez, ce n'est pas moi, Chávez, c'est vous. Chávez est un peuple, un concept, le chavisme." Né en 1954 dans une famille très modeste des grandes plaines vénézuéliennes, deuxième d'une fratrie de six garçons, Hugo Chávez Frías a vécu une enfance difficile, "mais heureuse", selon ses propres mots. Il vendait des sucreries dans la rue pour aider sa famille et, comme des milliers d'autres jeunes, il s'amusait au base-ball en sortant de l'école. Au point d'avoir espéré devenir joueur professionnel. Cette légende dorée, Hugo Chávez l'a entretenue des années pendant son émission dominicale Aló Presidente, dans un style jugé "populiste" par l'opposition. Durant plusieurs heures, El Comandante exposait ses idées dans un langage simple ponctué de chansonnettes, de blagues et de petites histoires moralisatrices. "Chávez est un as de la communication directe, [c'est aussi] un affabulateur", concède l'écrivain Orlando Oramas León dans la préface des Cuentos del arañero (Contes du tisseur de toile), la compilation officielle des centaines de discours de Hugo Chávez.

El Comandante

Pour le grand public, le mythe de Hugo Chávez est né le 4 février 1992, le jour de son coup d'État manqué contre Carlos Andrés Pérez. En costume militaire, le commandant assume ses responsabilités en direct et engage ses compagnons à déposer les armes, leur expliquant que les objectifs poursuivis n'avaient pas été atteints, "pour l'instant". Le président Rafael Caldera élu en 1994 reconnaîtra que ce dernier lui avait "donné une excellente impression, comme à tout le monde. Ces quelques secondes qu'il a utilisées à la télévision montraient un homme équilibré, sensé." 

Jeté en prison durant deux ans, Hugo Chávez continue d'éponger une soif de lecture qui ne l'a jamais quitté et peaufine son projet politique. C'est  by Savings Vault" href="http://www.lepoint.fr/monde/hugo-chavez-mort-de-la-legende-du-siecle-05-03-2013-1636416_24.php#">ici, loin des projecteurs, que sa popularité grandit. Progressivement, il fait naître le rêve d'une patrie nouvelle, "bolivarienne" du nom du "libérateur" historique du Venezuela face à la couronne espagnole, Simon Bolívar. C'est aussi pendant cette période qu'il prend goût au pouvoir. La professeur Herma Marksman, sa deuxième femme, explique l'avoir quitté à cette période pour cette même raison : "La popularité l'a changé, il est devenu une figure messianique." 

Un démocrate aux manières de dictateur

Vingt ans plus tard, le Venezuela est couvert, des murs aux montagnes, du portrait de cet homme qui se croyait la réincarnation de Simon Bolívar. Le culte de la personnalité, mais aussi les atteintes aux droits de l'homme, les attaques répétées contre les médias d'opposition et la conception centralisée du pouvoir de Hugo Chávez en ont fait l'épouvantail de toute une partie des Vénézuéliens. Les deux dernières années de sa vie, El Comandante gouvernait essentiellement par décrets, laissant une très faible marge de manoeuvre à son gouvernement. "Sa gestion est devenue beaucoup plus autoritaire après le coup d'État dont il a souffert en 2002 et surtout à partir de sa seconde réélection, en 2006-2007, au moment de lancer le concept flou de socialisme du XXIe siècle", explique l'historienne Margarita Lopez Maia. 

Surfant sur l'immense manne pétrolière, renationalisée en 2002 au prix d'un long conflit social, Hugo Chávez veut alors construire "un nouveau socialisme" basé sur "l'amour, la liberté et l'égalité". Il expérimente de nouvelles formes de production et relance la démocratie directe. À droite, dans un pays plus polarisé que jamais, les opposants hurlent au clientélisme et dénoncent les écueils de la révolution, principalement l'explosion de l'insécurité. 

Bolivar et le "monde multipolaire"

Ce deuxième mandat, phase de radicalisation de la révolution socialiste, est aussi une période d'approfondissement du projet "bolivarien" de Chávez, celui d'unifier les peuples d'Amérique latine face à "l'empire américain". L'Alliance bolivarienne pour les Amériques, une alternative à la zone de libre-échange promue par les États-Unis, créée en 2006, est la première concrétisation du rêve de toute une vie. S'ensuit l'intégration à d'autres institutions régionales, comme le Marché commun du Sud (Mercosur), la Communauté d'États latino-américains et caraïbes (Celac) et la Banque du Sud. La perception d'un "monde multipolaire" de Hugo Chávez l'amène à développer de nombreux partenariats avec Cuba, la Chine et la Russie, mais aussi à soutenir des dirigeants critiqués par les démocraties occidentales, comme le Libyen Muammar Kadhafi et le Syrien Bachar el-Assad.

Son cancer, dont il est opéré une première fois en juin 2010, met un frein à ses ambitions de gouverner "jusqu'à 2021", date qu'il s'est donnée pour faire aboutir le projet socialiste. Il remet sa survie entre les mains des médecins cubains, mais aussi de Dieu. Lors de sa dernière apparition à la télévision, le 11 décembre 2012, le révolutionnaire embrasse de nouveau l'effigie du Christ. "Le semeur" désigne alors un successeur, son vice-président Nicolás Maduro, dans l'espoir de sauver la révolution. Converti en martyr par les uns, détesté et honni par les autres, Hugo Chávez a laissé une marque indélébile dans le paysage politique vénézuélien, américain et mondial. Les restes d'El Comandante vont désormais reposer aux côtés de son inspirateur, au mausolée Simon Bolívar. 

 

Extrait de Vidéo:

LE POINT.FR


05/03/2013
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ETUDES SUR LES ETHNIES DU RD CONGO:HISTOIRE DES BALUBAS

HISTOIRE DES BALUBA

BULOPWE (LE POUVOIR ROYAL) ET L’ESPRIT LUBA

par

Ilunga Kimilundu Wafika Tharcisse et Numbi Twite Mulopwe  by Savings Vault" href="http://www.banabambidi.net/histoire/histoire.htm#">Albert

            Introduction

            Dans les pages qui suivent, nous tâcherons de présenter, en grandes lignes, l’essentiel de l’histoire de l’Empire luba.

            Ce n’est pas un travail d'un ou deux individus, mais une synthèse de la confrontation des traditions orales et des études historiques de certains auteurs étrangers qui ont eu l’initiative de recueillir des informations sur les événements avant que ne s’éteignent et que ne soient enterrés les derniers historiens traditionnels, et avec eux, toutes les documentations en leur possession.

            En fait, beaucoup de chercheurs étrangers se sont donnés corps et âme pour recueillir renseignements et traditions afin d’établir, autant que possible, l’histoire du Peuple muluba. Parmi les auteurs que nous avons pu consulter, nous pouvons citer, entre autres, le R. Pasteur Burton (L’Ame Luba) et Mr Verhulpen (Baluba etBalubaïsés). Ce sont des études très intéressantes et instructives.

            Cependant, comme l’écrivait un professeur de l’Université de Liège : « Les vérités historiques sont des vérités approximatives et essentiellement relatives, appelées à varier avec le progrès de la connaissance ». Ces œuvres et beaucoup d’autres ne manquaient pas de présenter certaines lacunes et parfois quelques erreurs.

            Nous avons confronté mis en parallèle ces études les unes avec les autres et essayé de combler les vides ou oublis afin de pouvoir un tant soit peu refaire le gros de l'histoire avec un peu plus de précision.

            Outre cette visée historique,  notre souci majeur est d'interpréter les traditions ancestrales par l’ by Savings Vault" href="http://www.banabambidi.net/histoire/histoire.htm#">ESPRITLUBA ou la FOI en ses traditions. En effet, l’historien étranger traduit les faits tel qu’il les entend ; il interprète les pensées selon sa culture et selon sa foi.

            C’est ainsi que nous avons estimé fondamental de présenter à la génération future des réalités véritables, sans tenir compte des sentiments ni d’ordre culturel, ni d’ordre moral ou religieux.

            Chapitre I : Généralités

            §1 : Aspect géographique

            Les Baluba occupent aujourd’hui à peu près tout le Nord ou plus de la moitié du Katanga ; soit les territoires de Kabongo, Kamina, Kaniama, Bukama, Malemba, Manono, Kabalo, Mitwaba, Pweto, et même au-delà. C’est une vaste et belle région qui s’étend sur le bassin supérieur du fleuve Lwalaba et ses grands affluents, dont la Lubilanji, la Lomami, la Lovoi et la Lubudi.

            C'est une région au climat tropical avec deux saisons : la saison humide qui débute en octobre jusqu’en avril ; et la saison sèche qui part du mois de mai jusqu’au mois de septembre.

On y trouve de vastes étendues de savanes herbeuses à l’ouest du territoire, et le reste est couvert de savanes boisées et des forêts luxuriantes. Cette végétation était le lieu de vie de troupeaux d’animaux de toutes sortes : des éléphants, des hippopotames, de grosses et petites antilopes, des singes, etc. Le fleuve, les rivières, les lacsKisale, Bupemba et Tanganyika regorgent des poissons de toutes espèces.

            §2 : Origine des Baluba

            Connaît-on une origine au Peuple muluba ? Puisqu’il est de règle, pour écrire l’histoire d’un peuple, de commencer par ses origines. La tradition orale luba n’a laissé  aucune trace à ce sujet.

Les livres d’histoire sur le Congo décrivent les temps des immigrations et de l’occupation successive de l’Afrique centrale par les Pygmées, les semis-bantous et Les Bantous. L’on dit que ces derniers viennent du nord… Les Baluba font parti des peuples bantous. Mais de par leur culture, l’on pourrait déduire qu’ils viennent du nord-est.

            Les tentatives de Mr Verhulpen, dans son livre « Les Baluba et les Balubaïsés » qui cite d’autres auteurs, n’ont pas abouti aux résultats convaincants sur les origines des Baluba.

            Il y a certainement, dans cet ouvrage, l’origine de la dynastie de l’empire luba. Car l’ancêtre mâle de la famille impériale n’est pas originaire du peuple muluba. C’est un étranger venu d’un pays lointain (de l’est). D’où le terme  « BALUBA » qui signifie les « perdus ». Ceux qu’on appelait « Baluba » ce sont des princes envahisseurs et leur suite qui conquirent  les territoires et soumirent les tribus qui habitaient de part et d’autre du fleuve Lwalaba et au-delà, à partir de la rivière Lubilanji jusqu’au lac Tanganyika.

            La population actuelle parle le « kiluba ». Cette langue n’est pas parlée de la même manière dans tous les territoires cités plus haut. Certains mots ne sont pas prononcés de la même façon partout ; le ton diffère d’une zone à l’autre. Les gens se comprennent bien et savent distinguer, par le langage, des personnes qui appartiennent à telle ou telle région du buluba. Ce sont des différences dialectales.

Il est facile d’expliquer que les termes  « Baluba » et « Kiluba» ne sont entrés dans le langage de ce peuple qu’après l’instauration de l’empire; ils y sont introduits par les étrangers (peuples vaincus ou des territoires limitrophes).

            En fait, avant l’arrivée des rois (ou des princes) les gens vivaient par groupes familiaux ou claniques dont le chef était l'aîné (de ces clans) ou celui que les membres des familles désignaient comme tel.

            Plusieurs clans pouvaient s’unir, soit par alliance d’amitié, soit par le mariage, et formaient ainsi un ou de nombreux villages avec des terres bien limitées. D’autres régions se constituaient par des conquêtes : il y avait des hommes envieux qui savaient manipuler les autres pour les soumettre à leur pouvoir, ou qui attaquaient les voisins afin de s’accaparer de leurs terres. Les terres ou les régions ainsi formées portaient soit le nom du chef du clan fondateur, soit celui d’un cours d’eau, soit quelque chose ayant une caractéristique frappante, par exemple : olivier sauvage (Umpafu), colline, etc. Et l’on désignait les habitants par ce nom précédé d’un déterminatif d’appartenance « bene » ou les préfixes « mu-ba ». Par exemple : « Bene Kabongo », « Bene Nsamba », « BeneKisale » ou « Basale », « Bene Lwalaba » ou « Balaba »… La langue que parlait le groupe de personnes prenait la même appellation : « Ils parlent « Kine-Kabondo », « Kine-Lwalaba » ou « Kyalaba », « Kine-Kalundwe », etc.

            Lorsque l’on disait d’un individu qu’il venait de chez les « Baluba », l’on voulait désigner la région qu’habitaient les « Balopwe ». C’est par la suite de conquêtes que les étrangers ont vulgarisé ce terme pour désigner ce Peuple des conquérants et les appeler : « Les Baluba ».

            §3 : Comment vivaient les Baluba ?

            Comme il est décrit précédemment, les Baluba vivaient par groupes claniques dans des villages qu’ils construisaient à proximité d’un cours d’eau. L’on distingue quatre sortes de constructions :

-« Ndaku » : maison du chef de famille (du mari) ;

-« Mbala » : cuisine du mari. D’où le terme « Mwine-Mbala » qui désigne un homme ou toute autre personne du sexe masculin ;

« Mukunko » : logis (en même temps cuisine) de la femme. Mwine-mukunko désigne toute personne de sexe féminin ;

« Kamwaka » : maisonnette construite à l'extérieur de la cour résidentielle pour la femme à l’état menstruel qui était condamnée à vivre isolée (loin des hommes).

Les Baluba vivaient des produits de la chasse, des champs, de la pêche et d’élevage.

Les travaux agricoles consistaient en la culture des produits vivriers tels que le mil (disparu), le sorgho, le manioc, le maïs, la patate douce, l’arachide, la courge, les ignames. Outre ces produits, certains se faisaient de petits lopins de tabac.

            La chasse se faisait de diverses manières :

-la chasse individuelle à l’arc et à flèches empoisonnées (bulembe) ;

-la chasse collective qui comprenait le feu de brousse auquel tout le monde participait : hommes, femmes, enfants, avec toutes sortes d’armes ;

- et la chasse à la coure (battue) où prenaient part les chiens et les mâles du village sans distinction d’âge.

On employait encore toute sorte de pièges, des trappes et des collets.

            La pêche se faisait au moyen des nasses (bisulu), des filets (makonde), des harpons (manda) et des hameçons (malobo) fabriqués avec des tigettes de palmiers (bukombo).

On élevait des poules et des canards, des chèvres et des moutons.

Outre ces travaux indispensables pour la subsistance, les Baluba s’adonnaient volontiers à des activités d’ordre économique qui consistaient en divers artisanats : les gens exerçaient plusieurs métiers selon la spécialité (busendwe) de chacun, homme et femme :

-ceux qui travaillaient le bois fabriquaient des mortiers et des pilons pour divers travaux ménagers ; des manches des différents outils (hache, houes,…), des pirogues ; des instruments de musique tels que les tambours, tam-tam et quelques objets d’art.

-les forgerons fondaient des minerais de fer et de cuivre et obtenaient le fer avec lequel ils fabriquaient des houes, des haches, des couteaux et des armes (lances et flèches) ; et le bronze dont ils faisaient des croisettes qui servaient comme objets de valeur et pour la fabrication des parures;

-les vanniers, avec les fibres des plantes, fabriquaient différents objets pour usages diversifiés : avec les espèces de papyrus (ngungu), on faisait des nattes et des tamis, avec les genres de rotins (nkodi), des cannes à sucre-sanssucre- (malenge) et des papyrus on tressait des vans (lubenji) et des paniers de différentes formes (bitenge) ;

-les potiers (lubumba) produisaient des pots en argile et des récipients de formes et des grandeurs diverses (bisuku ne milondo).

-d’autres s’adonnaient au travail des peaux pour l’habillement -les tanneurs.

Tous ces produits artisanaux  se vendaient par le système de troc.

            §4 : Culture et art luba

            Les Baluba sont plus connus comme un peuple guerrier que comme artiste. Ils n’ont pas laissé beaucoup d’œuvres d’art. Cependant, bien que l’art ne fût pas leur fort, tout ce qu’ils fabriquaient l'était avec beaucoup de talent; c’est qu’on y mettait du coeur, tels que les tamis (musalo), les nattes (kyata), les oreillers en bois (musao), les vases, etc ; toutes ces choses étaient ornées avec goût. La ceinture à peau d’éléphant (makeka) était un vrai bijou et comptait parmi les objets de valeur.

            Malgré leur esprit guerrier, les Baluba avaient un esprit attaché à la vie familiale et sociale. Ils appréciaient la compagnie des autres et avoir une famille large. D’où leur enthousiasme dans l’accueil et la solidarité.

Ils étaient ordonnés et tenaient beaucoup à l’organisation politique et administrative, une rigueur sacrée dans l’observance des mœurs, des us et coutumes. Cette fermeté fut un ferment de la conservation de la tradition et de l’histoire. Les tabous en furent un moyen très efficace.

            Le respect de la personnalité, la fierté de la liberté et de la noblesse étaient leur point fort. De là vient la distance respectueuse entre l’homme et la femme, entre un autochtone et un étranger. La femme devait garder une attitude de respect, d'égard envers l’homme ; pendant la période de menstruation, elle devait rester en dehors de la cour résidentielle.

            Les Baluba possédaient une culture très développée dans le parler. Le langage très nuancé, très subtil, des expressions rimées et intelligentes, des fables et des proverbes constituent un grand héritage fort apprécié dans la littérature africaine. Le code employé dans la communication au moyen des tam-tams était un art d’une stratégie non négligeable. Par exemple : « Meso ku-mbadi ku-mbadi, ne muyombo i bantu » (regarde bien, il y a du monde).

            Le peuple muluba avait une méthodologie très remarquable dans la formation des enfants. Par des récitatifs chantonnés le soir autour du feu, on apprenait à observer et à connaître la nature : les noms des oiseaux et des animaux, les noms des arbres et rivières, etc. Par exemple : « Kasha kasha nkyabadile po toni dikumi ,kimbale toni dikumi » . Il était question de donner sans hésitation, les noms de dix oiseaux. On demandait ainsi de citer  différemment dix arbres, dix rivières, etc. Par les fables et les contes, on apprenait les comportements et la manière d’être : sagesse, prudence, courage, etc. Par des causeries répétées sur l’histoire de la famille, de la région, des personnages importants, etc, l’on inculquait en profondeur la tradition ou l’histoire qu’on voulait transmettre de père en fils.

            Les rites et les cérémonies religieuses et des autres circonstances distinguaient le Muluba des autres peuples. Par exemple, les Baluba pratiquaient la circoncision (mukanda, disao)). Cette circonstance qui devait durer un temps assez long (plus de 3 trois), donnait lieu à l’initiation des jeunes gens à toutes les situations de la vie courante de l’homme. Une circonstance spéciale était également réservée à l’initiation des jeunes filles (butanda).

            §5 : Religions et croyances chez les Baluba

            Les Baluba croyaient en seul Dieu qu’ils appelaient « Vidye » ce qui veut dire « Seigneur-Dieu ». On le glorifiait en le proclamant :

1.Comme Père Créateur : « Vidye-Shakapanga » ; on Lui attribue la création de la terre et de ce qui existe dans le firmament : Panga-panga, wapangile ngulu ne minonga » (Créateur qui créa monts et cours d’eau) ; « Kafulamoba » (qui forgea les soleils, astres).

2. Comme Fils attendu par sa mère « Banze » : Vidye, Kungwa-Banze (na Banze ou wa Banze) ;

3. Comme celui qui reçoit en partage (des dons) : « Vidye, Kalemba-ka-Maweji ».

Dans beaucoup de circonstances, on Le louait en s’écriant :  « Vidye-Kalombo », Kalombo ke balombwele,bashele kebeye » (c’est Lui qui a montré sa puissance, les autres (les hommes) ne font qu’imiter).

On ne lui construisait pas des temples pour les cultes mais, il existait des lieux où l’esprit du Seigneur-Dieu s’est manifesté et installé. C’étaient des lieux sacrés où seuls les prêtres étaient permis de se rendre pour L’invoquer et consulter ou recevoir des oracles. On appelait ces lieux soit :

-« Ku-Mukishi wa Vidye ». Le terme Mukishi désigne une « Force mystique »

-« Ku-Butobo », du verbe « Kutoba » qui signifie prier le Seigneur en implorant sa grâce, tout en l’exaltant et solliciter l’oracle. Le prêtre s’appelait « Kitobo kya Vidye ».

            Outre cette croyance fondamentale en Dieu-Tout-Puissant, les Baluba croyaient en la vie de l’au-delà ; d’où la croyance à l'intervention des morts. Ils étaient sûrs qu’après la mort, l’homme continuait à vivre dans un lieu non loin de Dieu. Ce lieu s’appelait « Kalunga ». Les morts auxquels on ne reprochait aucun mal commis de leur vivant allaient dans le « Kalunga-Nyembo », et les malfaiteurs (notamment les sorciers) allaient dans leKalunga-ka-Musono » ( musono qui signifie infection, panari).

            Les Baluba croyaient que les parents et frères défunts étaient appelés auprès du Seigneur « Twaile kutaladyuba, Kalunga-Nyembo tumanya mukenji), ces gens restaient en contact intime et permanent avec les vivants. C’est ainsi, croyant que « Vidye » était difficilement abordable, ils trouvaient facile de recourir aux morts, leurs frères et les invoquaient.

            Et afin que cette relation entre les vivants et les morts ne se relâche pas et que ces derniers ne tombent pas dans l’oubli, les Baluba croyaient à la réincarnation, en termes luba « kulonda dilo ». Dès qu’une femme portait un enfant, il lui arrivera (nécessairement) de voir en rêve une des connaissances défuntes lui signaler sa « venue » auprès d’elle. C’est ainsi que l’enfant qui naîtra portera le nom de la personne qui s’était présentée. Si il n’y a pas de « mort » qui se présente l’enfant sera nommé « kyabuntu »: cadeau ou portera alors un nom quelconque.

La foi, l’espérance, et la fidélité dans l’observation des règles aidèrent ces hommes à vivre et à garder leur religion jusqu’aux jours que le Seigneur-Dieu avait fixés, c’est-à-dire à l’introduction des choses nouvelles.

            Chapitre II : Fondation de l’Empire

            §1 : Nkongolo Mwamba, Fondateur

            Les origines de l’empire luba se fondent sur plusieurs versions traditionnelles selon les régions où sont passés les fondateurs de ce vaste territoire. Toutefois, tous les Baluba attribuent la fondation de l’empire àNkongolo Mwamba, homme fort d’un esprit perspicace et ambitieux.

            L’ancêtre de Nkongolo Mwamba était originaire des Bayembe ou Basonge du nord appelés encore les « Bakalanga ». Il se surnommait « Kimung’wa Bakalanga », ce qui signifie « Hyène de Bakalanga ». Le père deNkongolo s’appelerait Kahatwa Kazadi ou Muleya Monga ; aurait-il changé de nom après immigration ou intronisation ? Se serait-il surnommé Kimung’wa Bakalanga comme son père ? C'est une possibilité courante donc envisageable.

            Kahatwa ou Muleya avait deux femmes : Mwamba appelée aussi Ndayi et Kaseya, toutes deux issues des Baluba. (Ici l’on peut supposer que le père de Nkongolo se serait déjà installé dans la région des Baluba).

La femme Mwamba ou Ndayi eut trois enfants, un fils qui, avant sa naissance devait s’appeler Nkumwimba, il fut nommé Nkongolo en raison de son teint clair, et de par sa mère on le nomma Nkongolo Mwamba ; et deux fillesMabela et Bulanda, appelées aussi d’après le nom maternel, Mabela Ndayi et Bulanda Ndayi. Kaseya eut une seule fille, Nsungu, appelée aussi Nsungu-wa-Kaseya du nom de sa mère.

            On raconte qu’un jour, le jeune Nkongolo vit quelques fourmis noires (minyeu) qui transportaient des termites, il demanda à ses parents : « Comment ces quelques fourmis peuvent-elles vaincre les termites qui sont si nombreuses ? » Son père répondit que « c’est parce que les fourmis travaillent en bandes et qu’elles sont sans merci ». « Moi aussi, je veux travailler en bande et, comme elles, je serai sans merci », décida le jeune Nkongolo. C’est ainsi qu’il groupera autour de lui une bande de jeunes gens et se mettra à terrasser les gens et à les assujettir  à son pouvoir. Il fut si tyrannique que la population n’en pouvant plus,  finit par le chasser.

            Il semble que Nkongolo Mwamba commença sa première conquête, pour devenir chef, dans la région deMutombo-Mukulu, chez les Bene-Kalundwe. L’on dit qu’une certaine Bondo Lumbale ou Tshimbale, selon la prononciation de la contrée, était cheffesse  de Bene Kalundwe à l’époque où Nkongolo arriva sur le territoire.

            Bondo Lumbale ou Tshimbale serait-elle une prêtresse de Tshifinga, « Mukishi » de cette région ? (voirplus loin le sens de mukishi). Il paraît que Tshifinga aurait accepté et reconnu Nkongolo comme chef parce qu’il était le plus fort et accompagné de beaucoup de guerriers. C’est ainsi que Bondo Tshimbale lui aurait remis ses pouvoirs en le prenant comme époux. Nkongolo Mwamba intensifia son pouvoir et régna sur tous les groupes de la région ouest de Lomami.

            Apprenant que les gens de l’est de la Lomami étaient plus riches que ceux de la région qu’il occupait ; richesse qui consistait en sel, huile de palme et huile de mpafu (olivier sauvage), Nkongolo vient donc conquérir tout l’est de la Lomami. Il traversa même le fleuve Lwalaba jusqu’au lac Kisale. Puis il revint à la rive gauche du fleuve et s’installa à Mwibele. Il ne retourna plus chez les Bene Kalundwe qui restèrent totalement indépendants de lui.

            §2 : Le portrait de Nkongolo Mwamba

            Dans toutes les histoires des peuples ou des nations, les grands hommes, forts et puissants ont toujours été considérés comme des hommes de génie ou des génies tout court. De même chez les Baluba, NkongoloMwamba a été considéré comme un homme légendaire et un génie. Légendaire par ses origines brumeuses et entourées de mystère ; légendaire par la façon dont il a pu conquérir des vastes territoires et unifier des tribus jadis dispersées qui devinrent un seul peuple.

            Comme l’histoire dit que Nkongolo Mwamba sentit sa vocation de fondateur d’empire au spectacle d’une colonne de fourmis qui avait vaincu et dépouillé une masse de termites, Nkongolo fut, en effet, un chef d’une cruauté tyrannique. Il soumit son peuple à d’immenses travaux notamment de faire détourner le cours de laLomami. Il lui arriva de faire couper le nez, les oreilles, les mains, les seins de ses sujets. Cette cruauté comme on le verra plus loin, l’emmena à faire enterrer sa mère vivante pour un simple rire.

            Autres traits de son caractère farouche, on raconte qu’un jour il arracha, de leurs mères, les enfants de 3 à 9 ans et les fit placer à une certaine distance de celles-ci. Puis les enfants furent séparés pour voir s'ils se dirigeraient vers une autre mère que la leur. Mais, tous choisirent leur mère et Nkongolo décréta que tout enfant devrait être considéré comme capable de jugement à l’instar d’une grande personne.

            Il a gardé sa brutalité et son mépris de la vie humaine : il ne se fiait à personne, subjuguait tout le monde. Voyant que les hommes se laissaient souvent influencer par leurs femmes au point que leur pouvoir s’en trouvait affaibli, il décida de ne pas se marier en dehors de sa propre famille. C’est ainsi qu’il épousa sa demi-sœur Nsungu-wa-Kaseya.

            Sa vie légendaire, il l’a emportée jusque dans sa mort. En effet, l’histoire rapporte que lorsqu’on lui trancha la tête, celle-ci ayant été placée sur une petite monticule, elle avait disparu le lendemain emportée par les termites. Ses contemporains en conclurent que Nkongolo s’était enterré tout seul.

            §3 : L’intervention de Vidye

            Avant l’avènement de Nkongolo Mwamba, ou avant qu’il ne s’installe à Mwibele, il existait aux environs du lac Boya (à Kabongo) un lieu « Mukishi wa Mpanga Maloba ». C’était un lieu sacré où Vidye s’était manifesté et installé. Un homme nommé Nyindo et sa femme Zwibi étaient les protecteurs attitrés de ce lieu. L’homme n’avait pas été choisi comme prêtre (Kitobo), donc, il ne pouvait pas ou n’avait pas le droit d’invoquer ou de consulter Vidye au nom des autres. Il avait tout simplement la garde des lieux saints.

            Le couple avait un fils, Kalui. Ce dernier, mécontent de voir ses parents adorer et vénérer Vidye qui ne les prenait pas à son service, se rendit sur les lieux afin de demander à Mpanga Maloba de se décider de choisir un individu comme Kitobo ; il avait probablement l’espoir de voir le choix tomber sur lui ou sur son père. Vidyel’écouta mais, ni lui, ni son père ne fut nommé Kitobo ; Vidye se choisit quelqu’un d’autre qui se fit appeler Mijibuwa Kalenge.

            Lorsque Nkongolo Mwamba s’installa à Mwibele, Mijibu était son conseiller spirituel. C’est ainsi qu’un jour, Mijibu fit appeler Nkongolo et lui tint ce langage :« Le Bulopwe », ce qui veut dire le pouvoir royal, s’avance vers Boya. Tu ne pourras jamais être souverain, car tu es le fils d’un roturier. Mais si tu veux te faire un nom et une belle situation, il te suffit de bien accueillir et respecter le nouveau chef. Si par contre tu lui résistes, tu mourras.

            Nkongolo fut très surpris et inquiet en même temps en entendant les paroles de son conseiller. Il décida, en plus de Mijibu, de supprimer le futur chef sans tarder, bien qu’il ait assuré à Mijibu qu’il respecterait ses conseils.

            Chapitre III Bulopwe ou le pouvoir royal

            §1 : L’arrivée de Mbidi Kiluwe

            A l’époque où Nkongolo Mwamba faisait ses conquêtes de régions de l’ouest du Lwalaba, beaucoup plus à l’Est, vivait un chef qui se disait Roi de Bupemba. Il s’appelait ILUNGA KILUWE et se surnommait SANGO WA MPEMBA, MWENGA WA NGALABA (est-ce le même homme ?). Sa capitale, Membe, était située, probablement sur la rivière Moba. Certains prétendent qu’il venait du Tanganyika.

            ILUNGA KILUWE avait deux fils : MBIDI KILUWE et Ndala, et une fille, MWANANA. Il aimait beaucoup cette dernière, et comme il se sentit vieillir, il eut voulu que sa fille lui succéda. Mais, ses sujets décidèrent que Mbidi Kiluwe serait leur chef et firent nettement comprendre à la fille qu’ils ne voulaient pas d’elle comme souveraine. Cela créa une certaine aversion entre ses deux frères et elle.

            La tradition ou la légende raconte que cette fille, Mwanana avait un lion apprivoisé. Un jour, MbidiKiluwe jouait avec l’animal, celui-ci s’échappa. La sœur, furieuse et le coeur plein de jalousie, dit à son frère que si il ne réussissait pas à lui ramener son favori, elle demanderait à son père de le tuer.

            Ainsi, Mbidi Kiluwe emmena ses femmes et ses esclaves ; il laissa à son fils aîné (ou son frère), BombweMbidi, la garde de ses propriétés. Ils se mirent en route pour suivre le lion en suivant ses empreintes jusqu’à l’autre côté du Lwalaba. Après quoi, ils perdirent sa trace dans les plaines de Kabanza.

            Mbidi Kiluwe trouva du gibier en abondance sur les rives de la Lovoi, il commença à chasser le long de ces rives jusqu’à Kyankodi. Il fut maître partout où il passait ; mais ses femmes et ses esclaves eurent peur dans cette région inconnue. Il leur ordonna de camper au confluent de Kyankodi, tandis que lui, accompagné de son fils chargé de porter ses armes, continua sa route afin d’explorer la contrée.

            §2 : Rencontre entre Nkongolo et Mbidi

            Mbidi Kiluwe et son fils suivirent la rivière Kyankodi jusqu’à sa source. Comme celle-ci prend naissance sur les mêmes hauteurs que la Lukuvu et la Luvidjo, ils descendirent cette dernière jusqu’à ce qu’un jour ils rencontrent deux belles filles qui relevaient une nasse dans les marais de la Munza.

            La nasse était trop lourde pour les jeunes filles. Mbidi Kiluwe leur cria de ne rien craindre et s’avança vers elles. Il ramena la nasse vers le bord de la rivière et continua sa route. Mais pour les deux  filles, ce fut le coup de foudre. Elles rentrèrent au village et racontèrent leur rencontre avec le bel étranger à peau noire, si fort, si agile à leur frère. Nkongolo soupçonna que l’étranger ne pouvait être que le chef dont il craignait l’arrivée, il lança ses guerriers à sa recherche, avec ordre de le tuer et de lui rapporter sa tête.

            Mais un chasseur aussi subtil que Mbidi n’allait pas se laisser prendre par surprise. De son côté, il avait soupçonné que les filles parleraient de lui à leur frère, il se tint sur ses gardes. Il entendit venir les guerriers et grimpa dans un arbre ; il les vit le chercher partout, mais en vain. Ils rentrèrent pour annoncer qu’ils n’avaient pas vu l’étranger.

            Ce que la force n’avait pas pu faire, l’amour allait le réussir. Mabela et Bulanda parvinrent à convaincre leur frère pour qu’il ne tue pas l’étranger avant d’avoir su quel individu il était. Elles rentrèrent sur les lieux et se mirent à la recherche de Mbidi Kiluwe. Ne l’ayant pas trouvé et exténuée, elles s’approchèrent d’une source pour se désaltérer, elles aperçurent l’homme dont l’image se reflétait dans l’eau. Elles le supplièrent de descendre et de les accompagner jusqu’à la maison de leur frère. Il accepta et envoya son fils lui ramener ses femmes et ses esclaves.

            On fit à Mbidi Kiluwe une réception amicale. Il était si adroit, si fort et si souple que Nkongolo pensa : « Avant de le tuer, je veux me rendre compte s’il ne peut pas m’être utile ». Tandis que de son côté, MbidiKiluwe prit soin de cacher sa personnalité sous un masque d’indifférence polie.

            Mais lorsque le fils de Mbidi revint accompagné de la suite de l’inconnu, Nkongolo alla trouva Mijibu le prêtre, et lui dit :  « Qui est cet étranger qui est arrivé chez nous ? Comment dois-je le traiter ? Quand les gens de sa suite le salue, il ne répond pas. Quand ils s’approchent de lui, il reste assis et quand on lui présente la nourriture, il refuse de la manger en public, il ordonne de la porter dans un endroit obscur où il peut manger sans être vu ».

            Mijibu lui répondit : « Réjouis-toi, car le pouvoir royal (bulopwe) va être établi parmi nous. Traite l’étranger avec grand respect et fais lui construire des cases avec enclos de roseaux. Tue des esclaves et répands leur sang dans l’enclos, car c’est alors seulement qu’un chef peut vivre en paix ».

            Nkongolo s’était gardé jusque là de toucher à l’étranger parce qu’il voulait satisfaire sa curiosité, mais, à présent, il craignait l’escorte armée de l’étranger. Il ne fit rien de ce que Kitobo lui avait recommandé. Mais,Muleya, le père de Nkongolo, se réjoui ouvertement et prépara pour les nouveaux arrivés huttes et enclos nécessaires. C’est ainsi que Mbidi Kiluwe avait pu s’établir au village de Nkongolo.

            §3 : Rivalité entre les deux hommes

            Mbidi Kiluwe prit pour femmes Mabela et Bulanda, en dépit de ses sentiments ombrageux, Nkongolodonna la bénédiction aux unions avec ses sœurs. Mais la situation resta tendu au bord du lac Boya : Nkongolo ne pouvait pas se résoudre à jouer le rôle d’un subordonné. Il décida de harceler son rival afin de le mettre mal à l’aise et le forcer ainsi à décamper ainsi il pourrait rentrer chez lui.

            Sans répit, il commença à insulter Mbidi Kiluwe, se moquant ouvertement du vide (buzole) laissé à la mâchoire inférieure par l’absence de deux incisives. Ce dernier, de son côté, habitué à la courtoisie et à la déférence de son milieu ne pouvait plus supporter la grossièreté  de Nkongolo, il commença à le bafouer devant ses sujets : « Tu mâches des olives (mpafu) devant tout le monde alors que tu dis que tu es chef ; comme un esclave, tu t’assieds par terre, les jambes croisées ». (En fait, Nkongolo ne savait pas adopter l’attitude qu’exigeait l’autorité des chefs devant leurs subordonnés).

            Les relations entre les deux hommes devenaient de plus en plus tendues, invivables jusqu’au jour oùMijibu, prétendant se trouver sous l’influence des esprits, comme cela lui arrivait de temps en temps, se mit à parcourir le village en murmurant des prophéties ; il réussit ainsi à souffler à l’oreille de Mbidi kiluwe : « Si tu tiens à la vie, rejoins-moi hors de l’enclos demain matin au chant de coq ». Fidèle au rendez-vous, Mbidi Kiluwe apprit que Nkongolo le tournait en ridicule devant ses propres esclaves pour l’obliger à déguerpir. Il cherchait le moyen de le tuer s’il ne partait pas.

            Mbidi Kiluwe indigné, fit appeler Mabela et Bulanda et, leur remettant à chacune une flèche façonnée de manière bizarre , leur dit : « Vous serez bientôt mère de mes enfants, mais il est impossible pour moi de les voir ici. Si toutefois, ils désirent plus tard, être reconnus par moi, qu’ils me rejoignent à Membe et me présentent ces flèches ».

            Puis après avoir servi à Nkongolo une sévère réprimande devant le village entier, il rassembla son petit monde et retourna dans son pays. Il ne revint plus jamais dans la région. Il avait confié ses enfants à naître aux bons soins du vieux Mijibu.

            Une autre version raconte que, quoique ayant donné ses sœurs à Mbidi Kiluwe, Nkongolo était resté en relations intimes avec elles. C’est pourquoi avant de partir, Mbidi Kiluwe aurait déclaré à son rival : « Si les enfants qui seront de deux femmes sont bronzés, ils sont à toi, s’ils sont noirs, ils sont à moi ».

            Rentré chez lui, Mbidi Kiluwe apprit la mort de son père et il trouva le peuple qui l’attendait pour le proclamer souverain. Sa sœur Mwanana, en l’absence de son frère, craignant de demeurer dans un milieu hostile, avait réuni une escorte pour rejoindre Mbidi Kiluwe, mais ayant perdu sa trace aux environ de Lovoi, et poursuivant son voyage, avait atteint la région de Barunda où elle devint une des femmes du chef.

            Chapitre IV : Le royaume Luba

            §1 : Kalala Ilunga

            Après le départ de Mbidi Kiluwe, quelques temps plus tard, Bulanda eut un fils, tout noir ; elle l’appelaIlunga, comme son grand-père (Ilunga Kiluwe, père de Mbidi). Peu de temps après, Mabela donna le jour à des jumeaux, un garçon et une fille, Kisula et Nshimbi.

Kisula devint une sorte de géant, mais avait un esprit lent. Tandis que Ilunga était agile et très intelligent, généreux vis-à-vis des amis mais intraitable pour ses ennemis. Il devint rapidement le meilleur coureur, sauteur, tireur d’élite et meilleur danseur de la cour.

            Grâce à l’aide de son neveu Ilunga, la réputation et les conquêtes de Nkongolo Mwamba s’étendirent  au loin et il finit par assujettir  pratiquement tout le pays des Baluba : certains habitants le furent par la force, d’autres par la diplomatie et par la ruse dont les Bene Katunda peuple très habile quand ils s’agissait de lancer les « mitobolo » (légère hache de combat).

            La renommée de Ilunga était telle qu'elle lui valut bientôt le titre de Kalala, le chef des armées. Il soumit à son commandement des tribus jusqu’aux régions lointaines de Kalebwe et Songi  et réussit à y implanter sa légendaire réputation. Au pays des Baluba, il plaçait à la tête de chaque groupe de famille (clan) un chef, instituant ainsi le système de chefferie qui reste toujours en vigueur aujourd’hui.

            §2 : Rupture entre Kalala et Nkongolo

            A cette époque, on se livrait beaucoup à un jeu avec les noyaux d’olives (menga), l’équivalent de jeu de « billes ». En jouant avec son oncle, Kalala Ilunga parvenait toujours à l'emporter. Un jour, la vieille Mwamba, mère de Nkongolo, s’approcha des joueurs, elle fit la remarque à son fils : « Ils t’a pris tes noyaux, après cela il prendra tes clans (chefferie) ». Nkongolo, furieux de cette remarque, ordonna à ses guerriers d’enterrer la vieille jusqu’au cou et il lui : « Mère, je ne permets à personne de se moquer de moi impunément. Si tu ricanes encore à mes dépens, je t’enterrerais vivante ».

            La vieille Mwamba croyant à une plaisanterie se mit à rire aux éclats, ce sur quoi son fils s’empara d’une houe et l’enterra de ses propres mains. D’où cette expression restée courante dans la littérature orale luba : « Wasepa kisadi, kyasepele Ina-Nkongolo ».

Mais la prédiction  de sa mère ne pouvait pas être enterrée avec son corps. Elle résonnait toujours dans la mémoire de Nkongolo Mwamba et fit naître en lui une tenace jalousie vis-à-vis de son neveu jusqu’à ce qu’il formât le projet de l’éliminer, et cela d’une façon si dramatique et si spectaculaire que cette mort aurait établi, une fois pour toutes son autorité et sa suprématie.

            Comme dans le cadre des Bene-Katunda, il commença par employer la flatterie : « Que tu danses gracieusement, Ilunga : le royaume tout entier devrait venir t’admirer. Etablissons un grand concours et tu pourras montrer ton adresse aux gens ». Puis en secret, on creusa un puits dans la plaine N-E du lac Boya et le fond de la fosse fut garni des pieux et des lances aiguisées. Enfin, on recouvrit le tout de baguettes légères et des nattes.

            Le grand jour arriva et la population s’assembla autour de l’endroit aménagé. Kalala avait un batteur de tambour professionnel (mungedi) nommé Kapya (Kahia) qui accompagnait et rythmait ses danses.

            Lorsque la danse commença, Kapya remarqua une légère dépression au centre de l’arène  et soupçonnaNkongolo d’avoir tramé un complot contre son neveu. Il ne dit rien, mais il résolut de sauver son ami. Chaque fois que Kalala s’approchait du centre, Kapya l’avertissait en code qu’il y avait un danger « uja ushinkila, panshi padibwine nkala).   

            A ces avertissements, Kalala soupçonna qu’un piège lui avait été tendu et brandissant, d’un geste prompt sa lance de danse, il la jeta avec force au centre de l’arène. Traversant la natte de part en part, la lance disparut dans la fosse. Et sans hésiter, Ilunga qui avait compris courut et sauta au-dessus de la foule, il s’enfuit vers leLwalaba, après avoir pris la flèche que son père avait laissée à sa mère.

            Au Lwalaba, il y avait un passeur, Kalala lui ordonna de le faire traverser sans retard et de ne pas faire traverser un homme bronzé qui le poursuivait sous peine d’être décapité dès qu’il reviendrait. Ce qui fut fait.

            Nkongolo, furieux d’avoir raté son coup et ne trouvant pas la pirogue (en effet, le passeur l’avait fait dériver par le courant), voulut tenter de traverser le fleuve sur des radeaux faits de tiges sèches des roseaux, il n’y parvint pas. Ayant compris le manège du batteur qui avait averti Kalala Ilunga du danger qu’il courait, Nkongolole fit grimper dans un arbre et lui ordonna de battre le tambour pour rappeler Kalala. Kapya battit son tam tam en vain jusqu’au moment où, exténué, il tomba et succomba (probablement tué). Après des vaines tentatives de poursuivre Kalala Ilunga, Nkongolo s’en retourna chez lui.

            §3 : La mort de Nkongolo      

            Nkongolo avait beaucoup entendu parler, entre autres de la bouche de Mbidi Kiluwe, des grandes peuplades de Membe et compris de quelle force pouvait disposer son ancien rival, pour se dire que Kalala Ilungareviendrait à la tête d’une armée afin de se venger. Il alla trouver le vieux Mijibu pour lui demander conseil. Mais ce dernier lui dit : « Tu as agi stupidement en voulant détruire le Bulopwe ; maintenant tu perdras la vie ».

            Nkongolo, plein d’amertume et d’angoisse se retira accompagné de Mabela et de Bulanda dans les cavernes de la colline de Kayi, dans la région de Bene Kanyoka ; il y vécut caché, confiant en la loyauté de ses sœurs. Mais ces dernières avaient d’autres idées en tête : au moment de partir, elles avaient laissé des consignes au lac Boya, afin que Kalala puisse être informé, dès son retour, du lieu de leur cachette.

            Les cavernes avaient plusieurs recoins secrets, mais l’entrée était unique et fort étroite. Chaque jourNkongolo grimpait au sommet de la colline afin de se chauffer au soleil et sans doute aussi pour surveiller les alentours afin de guetter l’arrivée de l’ennemi. Pendant ce temps, les femmes allaient chercher à manger, et chaque jour, elles rapportaient avec elles des fagots de bois en disant à Nkongolo que c’est pour se chauffer et pour préparer la nourriture en cas de siège.

            Un jour enfin, Mabela aperçut l’avant-garde de Kalala à travers la forêt. Elle parvint à l’avertir et à lui donner des instructions nécessaires : il ne fallait pas venir encercler la grotte mais attendre qu’elles aient bouché l’entrée de la grotte au moment où Nkongolo ferait sa sortie matinale et le surprendre dehors.

            Les guerriers de Kalala suivirent à la lettre les instructions données par les femmes. Surpris au sommet de la colline, Nkongolo voulant regagner sa retraite trouva l’entrée de la colline barricadée il comprit qu’il avait été trahi par ses femmes-sœurs. Il fut capturé et décapité.

            Les guerriers n’avaient pas directement rapporté la tête de Nkongolo à son neveu Kalala. L’on ne peut dire avec précision  les raisons pour lesquelles ils l’avaient abandonnée sur une monticule, et lorsqu’ils revinrent pour la chercher, ils ne la trouvèrent plus : une termitière l’avait engloutie.

            Légende ou vraie histoire, l’on raconte que Nkongolo avait eu deux fils de sa sœur (demi-sœur) Nsungu-wa-Kaseya : Bunda Mukaya et Mwine Ndayi. Ceux-ci, dit-on, firent à leur père des funérailles royales : on l’enterra dans le lit de la Lomami que Nkongolo avait détournée. Une autre version dit que ce sont Kalala Ilungaet ses guerriers qui l’enterrèrent après l’avoir décapité.

            Il est vrai que l’histoire de Nkongolo Mwamba est recouverte de beaucoup de légendes et de diverses versions, selon que les auteurs (étrangers) ont pu la recueillir ou la comprendre de leurs interlocuteurs ou de leurs traducteurs.

            §4 : Kalala Ilunga : Mulopwe

            Après sa victoire sur son oncle, Kalala Ilunga prit-il forcément le pouvoir comme souverain des Baluba ? C’est une version qui semble pratiquement plausible que certains ont rapportée.

            Cependant, il y a lieu de croire que Kalala Ilunga, homme avisé et intelligent avait hérité du tempérament de sang royal de père Mbidi Kiluwe qui, pour assujettir n’employait la force des armes qu’en cas de nécessité. D’où, dans une autre version,  l’on raconte que, pour la succession de Nkongolo Mwamba, la population décida qu’un de ses enfants devait être sacré roi.

            Après avoir écarté Bunda et sa sœur Nsungu pour raison de consanguinité, l’on obligea à Kalala et àKisula de se battre en duel. Kisula qui était un géant, au moment où il allait l’emporter sur Kalala, sa sœurNshimbi qui avait une grande affection pour ce dernier vint à la rescousse de Kalala qui frappa à mort son adversaire. C’est ainsi que Kisula vaincu, Kalala Ilunga fut proclamé successeur de Nkongolo et fut investiMulopwe des Baluba (ayant rapporté les insignes royaux de son père Mbidi Kiluwe). Il s’établit à Munza et prit le nom de Mwine Munza.

            C’est à partir de cette époque que le nouveau Mulopwe doit se construire son village à un autre endroit que celui qu’occupait son prédécesseur. L’ancien village est alors confié à une femme, en général la sœur de l’ancien souverain. Cette dernière devient cheffesse de ce village mais doit payer le tribut au nouveau roi.

            Et à la mort du Mulopwe, il fut décidé que le pouvoir devrait désormais revenir à son fils aîné. Cependant les frères de ce dernier chercheraient à le détrôner et se font une guerre sans merci. Cette lutte ne prend fin qu’à la mort des protagonistes, c’est alors que le vainqueur, resté seul, pourra régner sans problème. C’est pourquoi le fils aîné du souverain doit chercher refuge et protection et aussi renfort dans le village de sa mère, ses oncles et ses cousins du côté maternel sont ses alliés les plus sûrs, il en est de même pour les autres enfants du suzerain.

            Kalala assujettit les populations riveraines du Lwalaba dont faisaient partie les Bene-Kayumba, Mulongo, etc. Il envoya son fils Kazadi soumettre les Bene Kisamba, tributaires des ancêtres de Nkongolo, dans les régions des Bene Kalundwe qui refusaient de le reconnaître comme Mulopwe. Ils furent battus par Kazadi. Ce dernier tombera malheureusement malade et mourra dans la région de Kisamba.

            Kalala Ilunga est le premier Mulopwe de l’empire luba ; il avait apporté (de son père Mbidi Kiluwe) les insignes royaux et il fut intronisé selon les normes requises : il fut sacré et le dikubi (cachet en peau de chat sauvage : nzuji) contenant l’argile blanche (mpemba) étaient les éléments principaux de l’investiture du chef. Aussi les hommes forts qui avaient des ambitions de pouvoir devaient-ils se rendre kwipata pour se procurer ces insignes.

            §5 : De Kalala à la décadence

            La généalogie  des empereurs luba se présente comme suit de Kalala Ilunga à la décadence de l’empire.

  1. Kalala Ilunga, fils de Mbidi Kiluwe et neveu de Nkongolo Mwamba
  2. Ilunga wa Luhefu, fils de Kalala Ilunga, il s’installa à Bisonge. Il n’entreprit pas de guerre, mais fut un mauvais pour ses sujets. Il fut empoisonné par son fils Mwine-Kabanze. Un autre fils de Kalala, IlungaKibinda, se rendit chez les Aruund y épousa la princesse Ruwej, il devint souverain des Lunda ;
  3. Kasongo Mwine Kabanze, fils de Ilunga wa Luhefu, s’établit à Kibanza. Il mit au monde beaucoup d’enfants, mais eut aussi beaucoup de malheurs en famille, tous ses enfants moururent, la plupart dans des conditions dramatiques, un seul survécut.
  4. Kasongo Kabundulu, fils de Mwine Kabanze, le seul qui resta en vie, n’avait pas de frères à combattre, il s’établit à Katundu.
  5. Ngoy-a-Sanza, fils de Kasongo Kabundulu, résida à Kapulu, son frère Kalenga Makasa avait été tué par un buffle.
  6. Mwine Nkombe Ndayi, fils de Ngoy-a-Sanza, s’établit à Nkombe. Il devint très vieux au grand désespoir de ses fils qui décidèrent de l’empoisonner, mais il mourut foudroyé, il laissa deux fils : Kadilo et Maloba
  7. Kadilo Sokela Bota, fils de Mwine Nkombe, s’installa à Budi. Il fut très bon et très entreprenant : il conquit plusieurs régions au-delà de la Lomami. (Il faut noter qu’à la mort du souverain, certaines seigneuries refusaient d’obéir au nouveau souverain ; il fallait les y forcer). Kadilo mourut peu après cette campagne.
  8. Kenkenya, fils de Kadilo s’établit à Bwilu. Il combattit ses deux frères Kasongo Kahombo et Tomba, mais il mourut peu après et laissa quatre fils.
  9. Ilunga Nsungu succéda à son père Kenkenya et s’établit à Lubala. Il combattit ses frères Wakahata etMuketo, le troisième Kasongo Ngole mourut de maladie. Ilunga Nsungu tenta de soumettre les BeneKalundwe, mais il fut battu par Kanonge, chef de Mutombo Mukulu. Il fit des expéditions réussies entre leLwalaba et le lac Tanganyika d’où il reçut des tributs et les hommages notamment de Mambwe Mukulu.Ilunga Nsungu avait cinq fils.
  10. Nkumwimba Ngombe succéda à son père Ilunga Nsungu, il résida à Budumbe. Il battit ses deux frères, le troisième renonça au titre de chef et le quatrième mourut en bas âge. Nkumwimba Ngombe fut un grand guerrier et un grand organisateur. Il envoya partout des émissaires chargés de surveiller ses tributaires ; il fit des conquêtes à l’ouest et à l’est du Lwalaba et même jusqu’au Tanganyika. Il soumit à son autorité des populations des régions de Lubudi, de Kinda, du Lwalaba, des lacs Kabwe et Upemba. Il reçut tribut des populations entre le Lwalaba et le Tanganyika. Sous son règne, Buki étendit l’empire des Baluba vers le nord (Territoire de Kongolo, de Kasongo et de Maniema). C’est sous le règne de Nkumwimba Ngombeque l’empire luba atteignit son apogée.
  11. Ndayi Mushinga, fils de Nkumwimba Ngombe, n’eut pas le temps de construire un village car, après une année de règne, il fut battu et tué par son frère Ilunga Kabale.
  12. Ilunga Kabale, après avoir vaincu son frère Ndayi Mushinga, combattit et tua encore deux autres frères. Il se fixa, de force chez Bene Dyombo. Selon certaines traditions, Ilunga Kabale fut neutralisé par son filsKitamba.
  13. Maloba Konkola, fils aîné de Ilunga Kabale, lui succéda, mais trois mois après, il fut battu et décapité par son frère Kitamba.
  14. Kitamba prit le pouvoir, il battit encore un frère, mais un an après, lui aussi fut tué par son frère KasongoKalombo, cinquième fils de Ilunga Kabale.
  15. Kasongo Kalombo, fils de Ilunga Kabale, succéda à Kitamba. Il tenta de combattre Ndela, un forgeron qui s’était enrichi dans la région de Munza grâce aux mines de fer. Il fut blessé et se retira à Kasolo. Ndela se fit nommer chef des Bene Lububu. Kasongo Kalombo après s’être procuré des fusils à silex provenant d’Angola, revint dans la région et battit Ndela. De retour à Budi, son fusil éclata et lui enleva la moitié de la main gauche, il mourut des suites de sa blessure.
  16. Ndayi Mande, frère de Kasongo Kalombo lui succéda, combattu par son frère Kasong’wa nyembo, il s’enfuit chez les Lunda où il acheta des armes et des munitions et recruta des partisans. A son retour, il battit son frère Umpafu à Kudyanga, mais il ne réussit pas à prendre le dessus sur Kasong’wa Nyembo, ce dernier parvint à l’éliminer.
  17. Kasong’wa Nyembo qui avait pris le pouvoir de Ndayi Mande eut affaire à son frère Kabongo avec qui il engagea une guerre qui dura des années et qui coûta beaucoup en vies humaines et en richesse à la population.

            Chapitre V : Bombwe Mbidi et le royaume de Kinkondja

            &1 : Voyage de Bombwe Mbidi

            Pour les raisons que nous connaissons, Mbidi Kiluwe avait quitté le royaume de son père pour effectuer un long voyage qui le mena jusqu’au-delà du fleuve Lwalaba: il devait ramener le lion de Mwanana qu’il avait laissé échapper de sa cage alors qu’il jouait avec.

Avant son départ, deux faits importants sont à retenir : premièrement, son père ayant vieilli avait souhaité que sa fille Mwanana qu’il chérissait tant lui succéda, mais la population ne l’avait pas accepté et avait décrété que MbidiKiluwe deviendra son souverain. Deuxièmement, Mbidi Kiluwe avait confié la garde de ses biens et ses propriétés à son frère Bombwe Mbidi.

            C’est probablement à la mort de Ilunga Kiluwe en raison du problème de la succession  que BombweMbidi se décida également d’entreprendre le long voyage pour suivre Mbidi Kiluwe et le ramener sur leurs terres.

Bombwe Mbidi, une fois arrivé dans la région du Kisale, ne traversa pas le fleuve. Durant son séjour dans cette région, il fit la connaissance d’une jeune fille appelée Bwina qu’il prit pour femme. Mais comme il n’avait pas trouvé son frère Mbidi Kiluwe, il prit la décision de rentrer au pays, laissant Bwina, sa femme, enceinte et lui demanda que le fils, une fois né,  le suive chez lui.

            §2 : Fondation du royaume

            Bwina mit au monde un fils qu’on appela Kapolo waba Mbwina. Devenu grand, Kapolo se rendit chez son père d’où il revint avec des insignes de chef. Il épousa une femme de Kakenza et s’établit dans cette localité. Il eut un fils qu’on nomma Longwa.

            Bien que Kapolo, rentré de la région de son père Bombwe Mbidi avec des insignes de chef, ne fut pas pris comme tel. Son fils Longwa, devenu un homme, en chassant, rencontra une jeune femme nommée Bumbwa. Celle-ci le présenta à son père Kapanda, chef de la région de Kisale. Longwa épousa Bumbwa puis retourna chez son père Kapolo à Kakenza. Il lui demanda s’il pouvait s’installer chez Kapanda, dans la région de Kisaleoù gibier et poisson abondaient.

            Kapolo accompagné d’un groupe de gens venus avec lui de la contrée de son père Bombwe Mbidi, suivitLongwa et vint s’installer chez Kapanda, dans la région de Kisale. Un jour, au cours d’une querelle entre les deux familles, Kapolo tuaKapanda, proclama et investit son fils Longwa comme chef de Kisale. Longwa fut ainsi le fondateur du royaume de Kinkondja.

            Nkumwimba Ngombe, dixième empereur des Baluba, en conquérant et soumettant les populations des régions Kinda, de Lubudi, du Lwalaba et des lacs Kabwe et Upemba, incorpora en même temps le royaume deKinkondja dans le grand empire des Baluba.

            Chapitre VI : Les royaumes luba fondés dans d’autres territoires que ceux des Baluba

            Buki, frère de Ilunga Kabale, avec l’aide des autres membres, dirigea des expéditions militaires contre lesBahemba et les Babangobango du Nord de Kongolo. Il soumit les gens de Kuvu et de Niemba, les Basonge duManiema et les Wagenia du Fleuve.

            Ilunga Mwevu, parent de Biki, fonda et organisa une grande seigneurie, celle de Wazula, sous l’autorité de Buki. Quand Ilunga Mwevu mourut, son fils Kahambo lui succéda et continua son œuvre. Kekenia, fils deBuki, succéda aussi à son père. Ainsi les seigneuries de Maniema restèrent sous l’autorité des chefs baluba jusqu’à l’arrivée des Européens qui les divisèrent en plusieurs chefferies.

            Chapitre VII : Histoire de Zibangandu        

            Qu’on ne soit pas trop surpris de trouver conté ici l’histoire d’un tout petit territoire dans ce vaste empire, alors que des seigneuries importantes ne sont pas citées. Les événements qui s’étaient passés dans cette région ont souverainement marqué les esprits des dignitaires d’une famille impériale et ont laissé des souvenirs inoubliables dans les annales d’un royaume.

            §1 : Cadre géographique de la région

            Zibangandu est un tout petit territoire qui se trouve entre la chefferie de Kabondo (N-E et Est) et la chefferie Kasong’wa Nyembo (N-O et Ouest) et les Bene Bukwamadi (Sud). Il est à quelques 75 km sur la route de Bukama.

Il comptait cinq villages au temps de la colonisation : Nsalela, Kalamba, Kisulo, Kalombo et Kimilundu. Ce dernier fut le plus important et le plus ancien : il était protégé par une palissade qu’on appelle « Mpembwe » (les autres disent « nsakwa »). Ce petit territoire était devenu autonome suite à une série d’événements.

            §1 :Manifestation divine ou Mukishi wa Monga na Umba          

            Il est difficile de situer la période à laquelle l’événement eut lieu. La tradition orale rapporte l’historique comme suit :

Un chasseur, nommé Nzadi, errait dans la région de Zibangandu à la recherche de quelques gros gibiers (Buffles, antilopes cheval), sa sœur l’accompagnait dans cette aventure. Un jour celle-ci était allée à la recherche des ignames sauvages lorsqu’elle entendit une voix qui l’interpella et lui dit : « N’aies pas peur, va dire à ton frère qu’il se vêtisse des peaux de « tolwe » ; qu’il prenne un bâton de « Nswashi » et vienne me trouver ».

            Il faut signaler que « tolwe » est une belle antilope d’une peau brun-jaune, qui vit dans les savanes herbeuses, elle est de la famille des impala. Quant à nswashi, c’est un arbre sauvage d’un tronc bien solide qui peut atteindre plus ou moins dix mètres de hauteur. Avec ses jeunes tiges, on peut faire des bâtons assez droits.

            Le chasseur Nzadi fit comme cela lui avait été recommandé, il se vêtit des peaux de tolwe, il prit le bâtonnswashi à la main et se rendit sur le lieu qui lui avait été indiqué. C’est là qu’il rencontra Vidye, Dieu des ancêtres. De cet ordre donné de prendre avec lui un bâton, les gens ont commencé à dire cette anecdote : « KuZibangandu-a-kakombo, kadi kakombo bakamwela : (Zibangandu où il faut prendre son bâton, sans bâton on te rejette).

            Le Seigneur dit alors à Nzadi : « va maintenant auprès du chef de cette région, annonce-lui ma venue et ma présence sur son territoire, et qu’il vienne me voir à son tour.

Comme Nzadi était étranger dans cette région, il ne connaissait pas exactement qui était le chef, ni où il habitait. Il alla trouver Mwine Yimba, une grande notabilité et propriétaire des terres (Yimba) qui s’appelait Mwila Mpishi. Il lui raconta l’événement et lui rapporta l’invitation de Vidye. Mwine Yimba dit au chasseur : « C’est dommage, moi, je ne peux pas y aller car je bégaie ».

            Nzadi alla trouver un autre seigneur de terre du nom de Kazadi Myanda. Il lui répéta l’histoire et l’invita à aller rencontrer Vidye. Ce notable lui répondit qu’il était également dans l’impossibilité de s’y rendre, « car, dit-il, je suis atteint d’une hernie. Allons plutôt chez le chef de la région, puisque c’est à lui que revient cet honneur ». Ils allèrent chez le chef Mpandankusu qui avait sa résidence à Kimilundu. Nzadi lui apprit, avec pleins détails, tous les faits de ce grand événement et l’invitation du Seigneur-Dieu. Le chef Dya-Mpanda se trouva embarrassé et déclara : « je regrette que je ne puisse mériter cet honneur, car moi aussi, je suis impur, j’ai la lèpre, donc, je ne peux me présenter devant Vidye ».

            C’est ainsi qu’aucun des dignitaires de Zibangandu n’avait pu aller à la rencontre du Seigneur-Dieu. Alors le chef Mpandankasu envoya auprès de Vidye, un ami de Kazadi Myanda, le sieur Numbi-a-Mpombo, comme délégué. Ce dernier accepta l’offre, non sans quelque appréhension, en effet, personne n’était sûr du sort qui était réservé à celui qui répondrait à l’invitation. Il y alla quand même en lieu et place du chef, rendre hommage àVidye.

            §3 : Conséquence de cet avènement       

            Après la rencontre de l’envoyé du chef avec Vidye, celui-ci dit alors à Numbi-a-Mpombo :  « Puisque le chef n’a pas voulu venir auprès de moi, je te nomme, toi, maître de cette région. Va dire à Mpandankusu qu’il te remette les insignes de chef (mikanda ou ceintures sacrées) et qu’il soit parrain de ton investiture ».

            Cette nouvelle émanant de Vidye contraria le chef Mpandankusu qui fut touché jusqu’à l’indignation. Malgré tout, il dut se soumettre, car personne ne pouvait s’opposer à l’autorité et à la force divines. A partir de ce jour, un étranger régna sur le territoire de Zibangandu : Numbi-a-Mpombo, ami de Kazadi Myanda était originaire de la chefferie Umpungu, de la localité de Mpushila.

            Comme signalé plus haut, Zibangandu était devenu autonome après l’installation du Mukishi wa Monga naUmba (c’est le nom donné à ce lieu sacré où s’est manifesté et montré l’Esprit de Dieu -Vidye). En fait, ce territoire dépendait de Dipata (cour et autorité royales). Mpandankasu venait de Kwipata lorsqu’il régna sur ce territoire. Il payait ses tributs directement à la Cour. Quand Numbi-a-Mpombo prit le pouvoir, il cessa toute dépendance à l’autorité impériale ; il ne payait plus de tributs du tout.

            En constatant cette insoumission à la cour royale, l’on convoya  une délégation à Zibangandu pour voir et essayer de remettre de l’ordre dans cette partie de l’empire. Mais lorsque les membres de la délégation arrivèrent dans la région, ils furent confondus et perdirent leur chemin. Ils s’en retournèrent à la cour sans avoir rencontré les responsables. A la cour l’on ne désarma pas. L’on essaya une autre délégation dont, parmi les membres figurait un personnage important dénommé Kibanda. Encore une fois sur place, tous les envoyés devinrent aveugles, à l’exception de Kibanda qui fut épargné afin qu’il puisse porter témoignage de ce qui s’était passé sur les terres deMonga na Umba.

            A partir de ce jour, les Bene Pata cessèrent toute relation avec Zibangandu ; et un interdit fut imposé au grand -Roi qui est resté jusqu’à ce jour : l’on doit le couvrir entièrement ou bander ses yeux afin qu’il ne puisse pas voir cette région de malheur. Toute chose quelle qu’elle soit, don ou tribut, en provenance de Zibangandu, devait être exclu de la cour du roi (voire de la localité) sous peine de mort pour ce dernier.

            Chapitre VIII : La décadence de l’empire Luba

            §1 : Conflits entre Kasongo-a-Nyembo et Kabongo

            A l’arrivée des Européens, vers 1892, Kasongo-a-Nyembo était en guerre avec Kabongo, le seul frère qui restait (à éliminer). Afin de pouvoir le vaincre, Kasongo-a-Nyembo s’allia aux forces de l’expédition leMarinel qui se rendait chez M’Siri, chef des Bayeke. L’expédition combattit Kabongo, qui de son côté, s’allia auxBatetela, soldats de la force publique révoltés. Kabongo et ses alliés furent battus. Ils s’enfuirent et allèrent s’installer à Mulenda, mais n’abandonnèrent pas la lutte pour autant.

            Après le départ de l’expédition, Ils revinrent pour attaquer Kasongo-a-Nyembo à Nsamba. Ce dernier s’enfuit et se réfugia à Kabinda où il y avait un poste colonial et où il resta cinq ans. Toute la région comprise entre la Lomami et la Lovoi fut pillée par les Batetela et Kabongo. Ils furent battus par Mr Malfeyt près des sources de la Lomami à Kakipango. Kabongo retourna s’installer à Lubyayi (sa mère venait de cette partie du territoire) etKasongo-a-Nyembo, revenu de Kabinda s’installa à Nsamba.

            §2 : Division de l’empire

            Lorsque les européens prirent le pouvoir en mains, ils déclarèrent indépendantes plusieurs seigneuries et les appelèrent Chefferies; ainsi naquirent les Bene Kalundwe, Bene Kanyoka, Bene Lwalaba, Bene Nsamba(kinda), Bene Kabondo, etc. Ils divisèrent le reste de l’empire en deux parties : Kabongo reçut la partie nord etKasongo-a-Nyembo la partie sud. Les deux chefferies prirent les dénominations de Kabongo et Kasongo-a-Nyembo.

            L’insoumission du Chef Kasongo-a-Nyembo à l’autorité coloniale provoquera sa relégation à Buta dans la province orientale. Il laissa la gestion de l’empire à son fils aîné Ilunga Umpafu Nkumwimba. Ce dernier fut remplacé par son frère Kisuku ; à la mort de Kisuku, Ndayi Emannuel, alors infirmier à Kabalo (sa mère était deKabalo), dernier fils de Kasongo-a-Nyembo le remplaça de là est né le système rotatif entre les trois familles pour ce qui est de la gestion et de la succession à la tête de la chefferie Kasongo-a-Nyembo).

            CONCLUSION

            Dans l’esprit luba, il faut savoir que la tradition ancestrale constituait un ensemble cohérent d’histoire, de mœurs et de religion. Le Bulopwe ou le pouvoir royal a constitué l’unité des Baluba. Le tout était religieusement conservé et tenu avec le plus profond respect pour être enfin, transmis de père en fils, et de génération en génération avec une fidélité rigoureuse.

            L’on a compris, dès le début de l’histoire, qu’un homme Nkongolo Mwamba) a voulu imposer son pouvoir aux gens, dicter sa domination et s’octroyer, de son propre chef, le Bulopwe . Mais Vidye (le Seigneur-Dieu) est intervenu. Par l’intermédiaire de son Kitobo, Il a réagi et décidé d’organiser les choses selon sa volonté.

            C’est ainsi que l’on remarquera, dans l’histoire de l’empire luba, que tout le cheminement du Bulopwe a été marqué par la présence divine (de Vidye). C’est-à-dire, par l’entremise du Butobo qui était la manifestation divine ou la présence de l’Esprit de Dieu, Kitobo (prêtre et prophète) était l’intermédiaire entre Vidye et les hommes. D’où du commencement de l’empire jusqu’à la fin, il y a à retenir trois étapes :      

            1.Du premier Butobo, Vidye Mpanga-Maloba (Créateur de la terre) refuse le Bulopwe à NkongoloMwamba. Il accepte Mbidi Kiluwe qui emmène avec lui le Bulopwe. C’est ainsi que, dans l’histoire, il n’y a que les Bene Kalundwe qui considèrent Nkongolo Mwamba comme leur Mulopwe (il y a lieu de comprendre cela quand on lit attentivement le début de son histoire). Tout semble bien se passer jusqu’au moment où commencent les hostilités entre les deux frères Kasongo-a-Nyembo et Kabongo.          

            2. Au moment où Kasongo-a-Nyembo, fuyant son frère Kabongo, vient s’installer à Nsamba, il trouveraVidye Mpanga ne Banze (Créateur avec une femme-mère), Vidye aura-t-il décidé de la scission de l’empire ?      

            3. Dans l’histoire de Zibangandu où Vidye Monga na Umba aura octroyé l’autonomie à ce petit territoire, on sent déjà l’effritement du pouvoir royal ; c’est le commencement de la fin.

            Il y a lieu de remarquer également que dans la tradition luba, certaines choses n’ont pas toujours été à la portée de tout le monde quand il s’agissait de compréhension ou d’interprétation. C’est comme disent les BeneZibangandu : « Wa ku Vidye ntumbo, binenwa ku Vidye komvu », c’est-à-dire que Dieu a voilé certaines vérités à la compréhension de n’importe qui.

 

Edité par Kyoto kya Bana ba Mbidi 
2, rue du bois du bosquet 1331- Rosières 
Tél. 02 6538023 GSM: 0479 458414 Fax : 02 6538023

Photo Monuc(chefs coutumiers)


05/03/2013
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LA CENCO DIT NON A LA REVISION CONSTITUTIONNELLE!

Révision constitutionnelle – La CENCO dit « NON » à Kabila

CENCO 5

MÉMORANDUM DU COMITÉ PERMANENT DE LA CONFÉRENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SUR L’ÉTAT ACTUEL DE LA NATION

Préambule

Excellence Monsieur le Président de la République,

1. Dans votre discours du 15 décembre 2012 sur l’état de la Nation, vous avez annoncé une initiative noble et louable en vue de renforcer la cohésion nationale. Nous, Archevêques et Evêques, membres du Comité permanent de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), réunis en session ordinaire à Kinshasa du 18 au 22 février 2013, saisissons cette occasion pour joindre notre voix à celle d’autres Congolais en vue d’apporter la contribution de l’Eglise catholique pour sa concrétisation.

2. Votre promesse a suscité plusieurs attentes au sein de toutes les couches de la population congolaise en général et de la classe politique en particulier. L’idée d’un dialogue a émergé et elle est accueillie par d’aucuns comme voie de sortie de la crise qui secoue notre pays depuis la publication des résultats des élections de novembre 2011. Cette crise s’est aggravée à travers les violences dans l’Est de notre pays. Ces violences ont conduit à des situations tragiques liées à la prise et à l’occupation de la ville de Goma par le M23.

3. Nous estimons, comme déjà affirmé dans nos précédents messages et déclarations , que le dialogue est une voie royale et pacifique de sortie de crise. Il est un élément constitutif de tout système démocratique. Dans le contexte actuel de crise, il convient de bien l’appréhender pour qu’il contribue effectivement à la solution des problèmes qui entravent la bonne marche de notre pays.

4. Les signes de cette crise sont multiples. Nous en épinglons les plus saillants qui nous préoccupent le plus et aggravent les frustrations de la population congolaise.

I. Nos préoccupations

Au plan politique

5. Nous reconnaissons et apprécions à leur juste valeur la volonté et les efforts déployés par le Gouvernement de la République en vue de démocratiser le pays. Nous relevons cependant, un malaise lié au manque de consensus national au lendemain des élections de novembre 2011, dû aux irrégularités dénoncées, aux contestations des résultats et à la manière expéditive dont la Justice s’est employée à résoudre les contentieux électoraux. Jusqu’à ce jour, le processus électoral demeure inachevé. Les élections locales qui devraient aider à construire la démocratie à la base et à rapprocher ainsi le peuple de ses gouvernants sont de nouveau hypothéquées. La responsabilité du pouvoir organisateur est lourdement engagée. La décentralisation prescrite dans la Constitution tarde à se concrétiser.

6. De nombreux partis politiques, facilement agréés, évoluent sans projet de société fiable, car ce qui semble les intéresser, c’est la conquête du pouvoir pour le pouvoir. Ceci constitue une entrave sérieuse à notre jeune démocratie.

7. Certaines organisations de la Société civile, au lieu de remplir leur mission de défendre les intérêts du peuple, se laissent récupérer par les partis politiques pour des ambitions politiques et des profits matériels.

Au plan socioéconomique

8. Nous constatons des efforts réels pour la maîtrise de l’inflation et la stabilisation du cadre macro-économique. Mais, la création des industries de transformation de nos matières premières fait défaut et l’investissement dans le domaine agricole n’est pas encore à la hauteur des besoins du pays. Par conséquent, le degré de pauvreté de notre population a atteint des proportions qui nous inquiètent et nous préoccupent comme Pasteurs. Pendant ce temps, nous continuons d’assister à une économie prédatrice et extravertie.

9. L’élaboration d’une politique nationale de gestion des ressources naturelles pour le bien-être du peuple congolais et le développement du pays, ainsi que la connaissance de la valeur précise de ces ressources, demeurent une préoccupation permanente. Cela donne l’impression que le pays navigue à vue, sans repères pour une gestion durable de ses richesses. Ceci l’expose à toute forme de pressions des multinationales et de certaines puissances avides d’accéder aux ressources minières, pétrolières ainsi que forestières et de les contrôler.

10. En même temps, la mise en œuvre du plan de développement des infrastructures peine à se concrétiser. Des populations ont le sentiment d’être abandonnées par l’Etat, surtout dans les zones frontalières où la tentation de céder aux cris des sirènes qui promettent la libération, est considérable.

11. Les besoins de base, notamment l’alimentation, la santé, le logement et l’éducation ne sont pas suffisamment pris en compte par le programme du Gouvernement.

12. La rétrocession et la péréquation qui devraient garantir le développement des provinces et la solidarité nationale ne sont pas respectées. Cela ne fait qu’aggraver les frustrations dans les provinces.


Au plan sécuritaire

13. Il y a plus de dix ans que le Gouvernement travaille à mettre sur pied une armée républicaine. Des avancées sont perceptibles mais des efforts doivent être poursuivis pour atteindre les résultats escomptés. Car, avec une armée forte et dissuasive l’on neutraliserait les groupes armés qui prolifèrent et sèment la mort et le désarroi, surtout en des endroits économiquement dotés des richesses naturelles. La présence de ces groupes armés dans des zones d’exploitation des ressources naturelles déstabilise et insécurise la population riveraine. Tous les conflits se déroulent dans les couloirs économiques et autour des puits miniers.

14. Le souci de moderniser notre Police nationale est réel. Mais il convient de renforcer sa formation et son équipement pour lui permettre de lutter plus efficacement contre la violence urbaine

15. La Justice, l’un des piliers d’un Etat de droit, ne rassure pas le peuple en RD Congo faute d’indépendance vis-à-vis des autres pouvoirs. De nombreux observateurs avertis notent que le système judiciaire congolais est marqué par une corruption éhontée et l’impunité. Alors que la Constitution prévoit l’éclatement de l’actuelle Cour Suprême de Justice en trois juridictions (Cour constitutionnelle, Cour de cassation et Conseil d’Etat), aucune de ces juridictions n’est encore installée.

Excellence Monsieur le Président de la République,

16. Ces préoccupations majeures sont à la base de la fragilisation de la cohésion nationale, du retard dans la consolidation de la démocratie et du développement tant attendus par tous les Congolais.

II. NOS PROPOSITIONS

17. Malgré ces signes de crise, nous restons persuadés qu’un lendemain meilleur est toujours possible et à la portée de la RD Congo. Cet espoir ne deviendra réalité que par l’engagement sincère de tous et de chaque Congolais dans l’édification de notre pays. Toutes les forces vives de la Nation appelées au dialogue, ont à apporter leur concours dans la construction d’un Congo réellement démocratique. Mais, elles doivent s’engager sincèrement, de prime abord, dans le respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de l’ordre constitutionnel.
Dans le domaine politique

18. Le respect de l’ordre constitutionnel doit être observé par tous. C’est le gage de la cohésion et de l’unité nationale. La CENCO est fermement opposée à toute tentative de modification de l’article 220, article verrouillé dans notre Constitution qui stipule : « La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle ». A cet effet, nous nous engageons à sensibiliser la population congolaise pour qu’elle comprenne l’importance de cet article pour la stabilité du pays.

19. La cohésion nationale doit être fondée sur les valeurs républicaines, notamment l’amour de la patrie, la justice, la paix et le travail qui doivent être partagées et défendues par tous les Congolais. C’est pour cette raison que l’esprit de division et d’ethnicisation des problèmes sociopolitiques ne rime pas avec ces valeurs.

20. Que le Gouvernement nomme à des responsabilités dans la gestion de la chose publique des personnes capables et honnêtes. Car il n’est pas acceptable que ceux qui exercent les pouvoirs publics se plaignent avec le peuple de ce qui ne va pas dans leur juridiction. Qu’ils prennent au contraire leurs responsabilités, qu’ils punissent les coupables et qu’ils récompensent les bons et loyaux citoyens.

21. Il faut également souligner que le renforcement de l’autorité de l’Etat est encore à promouvoir de manière à rassurer toute la population congolaise et à la sécuriser. Car, l’Etat n’est pas un concept creux. Il implique tout un ensemble de droits et d’obligations vis-à-vis du peuple. De son côté, le peuple, tout en exigeant le respect de ses droits, est dans l’obligation de reconnaître et de remplir ses propres devoirs vis-à-vis de l’Etat.

22. Le processus de décentralisation doit se poursuivre. Cependant, il doit être bien planifié, profondément étudié pour ne pas servir de prétexte à la balkanisation et à des velléités sécessionnistes. A cet effet, les textes juridiques prévus par la Loi fondamentale appellent des précautions nécessaires pour éviter tous ces pièges et la mise sur pied des structures inefficaces, improductives et inutilement coûteuses.

23. La loi révisée de la CENI ne donne pas de garanties suffisantes de son indépendance et de son impartialité. Il renferme des germes de conflictualité dans le fonctionnement du bureau de la CENI. Il importe de dépolitiser cette instance pour crédibiliser les futures élections dans notre pays.

Dans le domaine socioéconomique

24. L’avenir harmonieux de notre pays exige une économie de développement au grand profit de l’homme congolais. Cela requiert que l’on investisse dans l’alimentation, la santé, l’habitat et l’éducation.

25. Un plan d’industrialisation des secteurs minier, forestier et des hydrocarbures doit être promu. Il permettra la création d’emplois, le développement des infrastructures et l’augmentation de la richesse. Et grâce à une bonne gestion, le Gouvernement sera en mesure d’assurer un salaire juste et digne ainsi qu’une sortie de retraite honorable à tous ses fonctionnaires notamment, les enseignants, le personnel médical, les militaires et les policiers.

26. La lutte contre la corruption, la fraude et l’évasion fiscale doit être menée efficacement, impartialement et sans complaisance. L’exemple doit venir d’en haut. C’est pourquoi il revient au Gouvernement et au Parlement de donner en premier l’exemple de respect du principe de reddition des comptes.
Dans le domaine sécuritaire

27. En vue de la réforme de nos Forces armées, un état des lieux est tout indiqué comme prioritaire pour lever des orientations fondamentales à la mise sur pied d’une armée républicaine. Pour atteindre ce résultat, des primes de guerre ou des privilèges à un groupe, quel qu’il soit, devraient être évités.

28. L’équipement et la formation de la Police méritent une attention particulière du Gouvernement en vue d’assurer la sécurité des populations victimes des violences dans les cités et les villes.

29. Les trois juridictions prévues dans notre Constitution, à savoir la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation et le Conseil d’Etat, devraient être instituées.

CONCLUSION

Excellence Monsieur le Président de la République,

30. La Nation se trouve à un tournant décisif : elle peut réussir un avenir meilleur si toutes ses forces vives s’engagent à respecter les règles de la démocratie et à observer scrupuleusement l’ordre constitutionnel. C’est pourquoi, dans le contexte qui est le nôtre, nous réaffirmons que notre Constitution, qui a fait l’objet d’un consensus national par un referendum et qui est le socle de notre démocratie, ne doit pas être modifiée en son article 220. Nous en appelons vivement à la sagesse et à la responsabilité de tous les élus.

31. Notre vœu est que le dialogue envisagé affronte avec courage et sincérité les préoccupations vitales de la Nation. Dans le respect des opinions des uns et des autres, que l’on promeuve le bien suprême de la Nation. La refondation morale de notre société doit demeurer au centre des préoccupations de tous, car sans éthique dans l’agir politique, il est difficile à la RD Congo de progresser et de se développer.

32. Avec foi et espérance en Dieu dont l’amour absolu nous est révélé de manière éminente dans la croix de son Fils Jésus-Christ, nous lui confions par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame du Congo, le peuple congolais et tous ses gouvernants.

33. Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération et de nos sentiments dévoués en Notre Seigneur Jésus-Christ.

Fait à Kinshasa, le 22 février 2013

CENCO

LE CONGOLAIS.CD


05/03/2013
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ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE,COLIN POWELL ACCUSE LA CIA DE L'AVOIR TROMPE!

Armes de destruction massive. Colin Powell accuse la CIA de l'avoir trompé..
À l’occasion de la publication de son livre, « J’ai eu de la chance », aux éditions Odile Jacob, il revient sur cet épisode et sur la politique étrangère de son pays. Entretien exclusif avec Colin Powell.

Collin Powel à l'ONU en 2003

Il y a dix ans, le secrétaire d’État américain prononçait à l’ONU son discours sur les armes de destruction massive, en Irak . Les «preuves» qu’il avancait se sont révélées fausses, pour la plupart. À l’occasion de la publication de son livre, « J’ai eu de la chance », aux éditions Odile Jacob, il revient sur cet épisode et sur la politique étrangère de son pays. Entretien exclusif avec Colin Powell.

Le Nouvel Observateur : Le 5 février 2003, vous avez prononcé à l’ONU votre «célèbre» discours sur les armes de destruction massive, en Irak, dans lequel vous énonciez des «preuves» qui, pour la plupart, se sont révélées inexactes. Dix ans plus tard, vous écrivez, dans votre nouveau livre, que ce discours restera une «tache», dans votre carrière, et que vous vous souvenez de ce 5 février, aussi «profondément» que du jour de votre naissance. Pourquoi ?


Colin Powell : Il est très dur d’oublier un tel moment surtout quand on vous en parle chaque jour pendant dix ans ! Depuis que j’ai découvert qu’un grand nombre d’informations que l’on m’avait fournies étaient inexactes, je ne cesse de me demander : qu’aurais-je dû faire pour éviter cela ? Pour ma défense, je dirais que je n’ai eu que trois jours pour préparer cette présentation et que nous avions un très grand nombre de documents à analyser.

 

Pourquoi, seulement, trois jours ?

Le problème était le suivant : le président Bush m’a demandé de présenter nos preuves à l’ONU à partir d’un texte rédigé par un conseiller du vice-président Cheney. Or, quand j’ai demandé aux services de renseignement des éléments concrets pour étayer certaines parties de ce document, ils m’ont répondu qu’ils n’avaient jamais vu ces informations-là ! Il fallait donc repartir de zéro et écrire un autre discours. J’ai dit au président que j’avais besoin de plus de trois jours, mais il m’a répondu qu’il avait déjà annoncé au monde la  by Savings Vault" href="http://www.cameroonvoice.com/news/news.rcv?id=10011#">date de ce discours à l’ONU, qu’il ne pouvait pas la reculer.

 

Le fait que le texte écrit par le bureau du vice-président était si étrange ne vous a-t-il pas alerté ? Ne vous êtes-vous pas dit : on essaie de me manipuler ?


Non, pas vraiment. J’étais déçu mais je ne paniquais pas : la CIA allait m’aider. Je suis allé au siège de l’Agence, et grâce aux informations fournies par son patron, George Tenet, j’ai pu bâtir le discours. Remarquez que j’y ai mis moins d’éléments controversés que le président, Condi Rice ou Rumsfeld avaient déjà utilisés publiquement et à plusieurs reprises. Le bureau de Cheney, par exemple, insistait pour que je parle des liens supposés entre Saddam Hussein et Al-Qaida, que le vice-président avait souvent évoqués. Mais, comme les éléments n’étaient pas probants, je ne l’ai pas fait. J’ai également très peu parlé du programme nucléaire.

 

Mais sur le reste aussi, le chimique et le biologique, les «preuves» étaient fausses.


Oui, mais ce n’était pas un mensonge délibéré de ma part. Je croyais à ce que je disais. Tout le monde, le président, les membres du gouvernement et le Congrès y croyaient. Le président m’a choisi parce que j’étais le plus crédible vis-à-vis de la communauté internationale, mais, encore une fois, je ne faisais que transmettre ce que les seize agences de renseignement disaient. Et je pense que si vous aviez été à ma place et que vous aviez vu les documents que l’on m’a présentés vous auriez cru à tout cela, vous aussi. Évidemment je pensais que la CIA avait vérifié ses informations. Aussi, quand, quelques semaines plus tard, l’Agence nous a dit que l’«information» sur les laboratoires biologiques ambulants venait d’Allemagne et qu’aucun agent américain n’avait interrogé la source principale de ce canular, j’ai été stupéfait.

 

George Tenet, le patron de la CIA, vous avait-il dit que les Allemands l’avaient prévenu du manque de fiabilité de cette source ?


Non et je ne sais toujours pas ce qu’il savait en réalité. Plus tard, il est apparu qu’un certain nombre de personnes dans les services de renseignement étaient au courant de cette alerte des Allemands et d’autres mises en garde. Ils ont dit : «Nous sommes allés voir Tenet mais il ne voulait pas nous écouter». Est-ce vrai ? Je ne sais pas. En tout cas, lors de ma présentation à l’ONU, je voulais qu’il soit à mes côtés, que la présence du patron de la CIA signifie au monde que ce que je disais reflétait ses conclusions. Dix ans plus tard, Tenet n’a toujours pas reconnu que celles-ci étaient fausses ! Pas une fois, il a expliqué pourquoi ses services avaient écrit, par exemple, que Saddam Hussein avait des centaines de tonnes d’armes chimiques, «dont la plupart avaient été fabriquées, l’année passée», alors qu’il n’en possédait pas un gramme !

 

Il y a quelques années, vous avez dit qu’une commission du Congrès devrait enquêter sur tout cela.

Passons à un autre sujet, voulez-vous ?

Propos recueillis, à Washington, par Vincent Jauvert-

Le Nouvel Observateur

 

CAMEROONVOICE


05/03/2013
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